– Origine du plateau de Chambaran et de la forêt de Bonnevaux
Posté par admin le 22 août 2008
ORIGINE DU PLATEAU DE CHAMBARAN ET DE LA FORET DE BONNEVAUX
DES SANDURS ALPINS ?
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La région à laquelle nous allons nous intéresser ici et qui fait partie du sillon molassique périalpin, comprend le Bas Dauphiné et l’Est lyonnais. Elle présente la forme d’un triangle limité par le rebord sud-ouest du Bugey, le cours du Rhône et la bordure nord-ouest du Vercors . Pour plus de renseignements sur le sillon molassique périalpin, consulter le site de Maurice Gidon |
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À l’intérieur de cette région, deux petits massifs, le plateau de Chambaran au sud et celui de la forêt de Bonnevaux au nord, font saillie au-dessus des plaines environnantes. Ces deux massifs sont séparés par la dépression de la Bièvre-Valloire, cependant que la basse vallée de l’Isère s’étend entre le plateau de Chambaran et le Vercors. Ils sont constitués d’une ossature en molasse miocène, recouverte en grande partie par un placage d’un terrain original, la formation de Chambaran et de Bonnevaux-l’Amballan, que nous nommerons ci-dessous plus simplement « formation de Chambaran« . L’origine de ces reliefs – Chambaran, Bonnevaux et Bièvre-Valloire – pose quelques problèmes auxquels nous allons tenter d’apporter une réponse ….. personnelle Décrivons d’abord la nature de la formation de Chambaran. |
LA FORMATION DE CHAMBARAN Les passages en bleu proviennent des notices des cartes géologiques et d’autres documents en notre possession. Cette formation se compose de cailloutis polygéniques sans stratification visible, emballés dans une matrice argilo-limoneuse ou argilo-sableuse. |
HISTORIQUE DU BAS DAUPHINE Pour le tracer, remontons au Miocène (- 23 à – 8 Ma). A cette époque, le relief de la région était complètement différent de ce que nous pouvons observer de nos jours. Cette Paléo-Isère remblaya la mer miocène de ses alluvions, qui devaient ultérieurement devenir la molasse miocène. Au Messinien – dernier étage du Miocène – le niveau de la Méditerranée s’abaissa de près de 2000 mètres. Le Rhône éroda une partie des dépôts miocènes, creusant une vallée dans lequel il s’encaissa au fond d’un profond canyon. Au Pliocène (- 8 à – 1,8 Ma), la remontée de la Méditerranée donna naissance à un long golfe, une ria, qui s’étendait jusqu’à Lyon, avant d’être remblayée à son tour par les alluvions. .
Au Villafranchien , une vaste surface d’aplanissement s’étendait ici, héritée de l’épisode climatique chaud du Pliocène. En effet, après la période chaude du Paléocène (65-53 Ma), suivie d’un refroidissement dès la fin de l’Éocène, vers 40 Ma, le Pliocène a été marqué par un nouveau réchauffement jusque vers 3 Ma (qui devait être suivi, au Pliocène terminal, à partir de 2,6 Ma environ, par l’arrivée des premières glaciations).
Dans le Vercors tout proche, le massif des Coulmes présente d’ailleurs actuellement, selon Jean-Jacques Delannoy (Vercors, histoire du relief), un relief imputable également à ce type de climat, celui d’un karst à buttes (proche du karst à tourelles de la Rivière des Perles, mais en moins spectaculaire, il faut bien en convenir). Un autre karst à tourelles bien connu, celui de la baie d’Along.
À défaut de photo du karst des Coulmes, on trouvera quelques vues de la forêt et de la surface d’aplanissement à l’adresse suivante : Dans le massif de la Chartreuse, on retrouve également cette surface d’aplanissement pliocène : voir à ce sujet : Il ne nous semble pas exclu que les buttes qui parsèment la forêt de Gènieux, au-dessus de la route du col de la Charmette, puissent avoir comme origine un semblable karst à buttes pliocène, remodelé sans doute ultérieurement par d’autres formes d’érosion. Les dimensions en plan du Bas Dauphiné étaient alors peu différentes de ce qu’elles sont actuellement. La région ne montre en effet pas de failles et les rares plissements se limitent à de modestes ondulations (anticlinal de St-Lattier et synclinal de St-Marcellin. Il n’en est pas de même verticalement, car tout le Bas Dauphiné a été, vers la fin du Pliocène, l’objet d’un soulèvement important. Pour la partie est, les terrains molassiques atteignent les altitudes de 700 mètres en bordure du plateau de Chambaran et de 800 à 1000 mètres dans la région de Voiron. Schématiquement, la surface d’aplanissement se présentait donc, après le soulèvement, sous la forme d’un plan incliné vers l’Ouest. Plus à l’est encore, en Chartreuse, la surface d’aplanissement se situe à l’altitude de 1900 mètres aux Rochers de Chalves, mais cette valeur importante du soulèvement est due certainement au fonctionnement de la faille de Voreppe.
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LES GLACIATIONS QUATERNAIRES Nous voici parvenus à la frontière entre les ères tertiaire et quaternaire. On ne peut négliger le fait qu’à cette époque déjà — 1,8 millions d’années — plusieurs glaciations s’étaient déjà produites. Sur la partie ouest du plateau de Chambaran, on trouve des lits de loess cimenté — témoin indiscutable de l’existence de glaciers — qui renferment une riche faune de mammifères (Villeret 1954) et qui suggèrent un âge de l’ordre de 2,2 millions d’années (Guérin 1980). On rapprochera ces dates de celle des dépôts que l’on vient de découvrir dans le Missouri central, qui indiquent que la calotte nord-américaine s’étendait, il y a 2,4 Ma, nettement plus au sud que lors des glaciations postérieures (La Recherche, mars 2005). Une datation précise de cette glaciation alpine étant impossible, nous nous contenterons d’utiliser dans ce qui suit le terme « glaciation très ancienne ». Toute la région étudiée dans cette page était alors recouverte par la glace, les glaciers du Rhône et de l’Isère se rejoignant ici au maximum de cette glaciation pour y mourir en un gigantesque lobe. Mais jusqu’où ce lobe s’étendait-il ? La réponse est aisée en ce qui concerne l’Est lyonnais : le lobe parvenait jusqu’à la rive droite du Rhône. En effet, si l’on ne rencontre pas sur cette rive de terrains glaciaires datés de cette époque très ancienne, on y trouve des vallums morainiques rissiens. Par contre, plus au sud, en Bas Dauphiné, l’absence de dépôts ne permet pas de savoir si le glacier très ancien a atteint le cours du Rhône actuel en aval de Vienne, incertitude traduite par les points d’interrogation qui figurent sur la carte suivante Nous pensons toutefois que c’est le cas et que le glacier très ancien, a bien atteint le cours du Rhône, hypothèse basée, non sur l’existence de dépôts mais sur la morphologie de la Bièvre-Valloire. On peut voir en effet sur la carte qui figure en tête de cette page que, face au débouché de la Bièvre-Valloire, cette rive droite ne porte pas l’empreinte du glacier, au contraire de ce que l’on peut observer plus près de Lyon. En effet, si l’on observe la portion de la rive droite du Rhône qui s’étend, au sud de Lyon, de Oullins à Grigny, on remarque l’existence, à l’ouest d’une zone encombrée de terrains morainiques rissiens, d’un chenal utilisé par les eaux que le glacier rhodanien repoussait contre la bordure du Massif Central. Cette différence dans l’intensité de l’érosion due, selon nous, aux eaux qui contournaient le glacier nous paraît imputable au fait que la région de Oullins – Grigny se situe plus près du débouché des vallées alpines que celle de Saint-Rambert-d’Albon.
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Source:
http://www.paysagesglaciaires.net/site_source/Pour_en_savoir_plus/chambaran_bonnevaux.html
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