Le plateau boisé des Chambarans
Posté par admin le 22 septembre 2009
Le plateau des Chambarans avec une altitude de 600 à 700 m domine largement la plaine de Bièvre (400 m), le cirque de Moirans (moins de 200 m) et la plaine de Vinay (250 m).
La formation superficielle, appelée « cailloutis des Chambarans », est constituée de gros galets presque entièrement quartziques emballés dans une matrice argileuse rouge-orangé.
Ces sols lourds, acides, et un climat hivernal rigoureux font du plateau des Chambarans un terroir peu propice aux labours, l’agriculture fait une large place aux prairies.
Les boisements, taillis de feuillus ou plantations de résineux, ont une valeur limitée. En forêt, de nombreux étangs occupent les dépressions.
Évité par les flux principaux qui empruntent la vallée de l’Isère ou la plaine de Bièvre, le plateau boisé des Chambarans est un massif isolé.
Le massif des Chambarans domine abruptement la plaine de l’Isère à l’est mais s’incline doucement vers l’ouest. Il est entaillé de plusieurs vallées parmi lesquelles la Galaure offre les paysages les plus ouverts face aux paysages fermés des plateaux supérieurs.
Ces plateaux sont le domaine quasi exclusif des forêts. Ils en sont recouverts à 85%, seuls quelques-uns de leurs replats essartés étant cultivés en blé, maïs et cultures fourragères. Elles sont essentiellement faites de maigres taillis, souvent dégradés, comme dans la forêt domaniale de 1800 ha, le reste étant partagé entre propriétaires privés et communes. De nombreux étangs y témoignent de sols asphyxiants et froids, comme le climat lui-même qui affiche une pluviosité supérieure à la moyenne. Les habitations sont limitées à quelques fermes isolées, hameaux et villages qui se rassemblent de préférence dans les vallées aux sols plus fertiles. Quant aux échappées visuelles, elles sont très limitées.
La motivation paysagère qui en résulte est faible. Les modèles écologiques affichent une réelle diversité, mais le modèle forestier se trouve parfois perturbé au plan esthétique par des enrésinements. Leurs alignements rigides ont quelque chose d’agressif, surtout en cas d’enrésinement à l’Epicéa, et contrecarrent fortement les lignes souples et rondes du relief du plateau et de ses collines bordières. On y remédie dans la forêt domaniale par des mesures ponctuelles de traitement des lisières et la recherche de modèles de plantations résineuses diversifiées, économiquement et paysagèrement viables à terme.
La motivation paysagère est également enrichie par une amélioration de la valeur faunistique du massif, qui compte déjà une réserve animalière de 300 ha, notamment en ce qui concerne l’élevage du chevreuil pour la location de chasses. D’autres projets de valorisation pédagogique et touristique émergent également, autour de structures telles que les fermes pédagogiques.
Les quelques plateaux cultivés font transition entre les forêts et les vallées. Leur relief est pratiquement plat. Leur position dominante par rapport aux vallées et les continuités ouvertes des cultures leur ménagent parfois des horizons lointains comme ceux du Vercors, au sud.
Dans ce contexte, les structures ponctuelles ou linéaires de la végétation prennent une importance déterminante. D’un point de vue écologique, elles jouent le rôle de taches et de corridors qui favorisent le refuge et la circulation de la faune. D’un point de vue esthétique elles structurent l’espace en y introduisant des verticales qui, par leur élévation relative, peuvent devenir des points d’appel et, par leurs continuités boisées, manifester la présence d’un réseau parcourable. Ces continuités jouent en outre le rôle d’écrans qui attisent la curiosité, au sol, par les jeux de caché-montré qu’elles réservent, comme les coulisses d’une scène de théâtre et appellent un maillage de haies qui augmenterait notablement la motivation paysagère des promeneurs et randonneurs.
Dans les vallons s’encaissent les vallées de la Galaure et du Galaveyson et les vallons du Lentiol, de la Pérouse, de l’Aigue Noire, du Valéré, de la Limone supérieure et du Galaveyson supérieur. Les vallées sont relativement ouvertes par rapport aux vallons, plus encaissés et essentiellement couverts, comme en Chartreuse, par la forêt et les herbages, parfois par quelques cultures en fond de vallée où les sols alluviaux sont meilleurs. Les forêts mêlent le Chêne, le Châtaignier et le Charme en bas de pente.
La vallée de la Galaure fait suite au cours supérieur de la rivière, étroit et boisé, et représente le modèle de la vallée agricole traditionnelle dont l’identité écosymbolique est facilement reconnaissable:
Des crêtes la plupart du temps boisées,
Des ripisylves et rideaux boisés de fonds de talwegs perpendiculaires à l’axe de la vallée,
Des versants occupés par une polyculture où dominent les herbages à bovins et ovins,
Un fond plat occupé par des cultures céréalières, et séparé de la rivière par sa ripisylve à Peupliers, Frênes et Saules.
Un habitat traditionnel faisant point d’appel et parfois point focal et réparti de façon régulière dans les pentes, jamais en fond de vallée inondable. La localisation en crête, comme c’est le cas au Grand-Serre, n’en prendra qu’un caractère plus exceptionnel et motivera la protection attentive de la silhouette et des motifs architecturaux en galets ou en pisé du village.
La diversité est assurée par le nombre des motifs, pratiquement tous ceux qui ont été reconnus dans les paysages précédents, en y ajoutant ceux de la rivière et de ses berges, particulièrement attractifs. L’harmonie et l’équilibre sont assurés par la proportion relative des continuités ouvertes et fermées et par les coulées vertes qui assurent les continuités entre forêts supérieures et ripisylves inférieures.
Source:
http://www.isere-environnement.fr/pages/ENS_CartePaysage_item/id/5044
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