« La construction de Center Parcs n’a pas eu l’effet escompté sur notre bassin d’emploi. »
Posté par admin le 6 février 2011
Ce n’est pas nous qui l’inventons, mais la responsable d’une agence Manpower de Sarrebourg, là où vient d’être livré le dernier Center Parcs.
Là où les politiques nous vendent des centaines d’emploi, sans les prouver, pour nous faire accepter leurs projets, il est intéressant d’écouter les techniciens concernés qui, eux, ont les chiffres.
Nous conseillons la lecture de cet article à Mrs Vallini et Bachasson, porteurs du projet de Center Parcs de Roybon, afin qu’ils se renseignent et comparent la réalité et leurs déclarations pour le moins hasardeuses sur les 1500 emplois qu’ils nous promettent ici.
« L’agence d’intérim Manpower à Sarrebourg a vu les chiffres de l’emploi s’affoler en 2009. Sur le marché depuis des années, ce relais entre les entreprises et les candidats connaît le secteur et mise sur une reprise en douceur.
« L’ année 2009 a été très difficile », rappelle Cindy Schermann, responsable de l’agence intérim Manpower à Sarrebourg. Les offres d’emploi et les salariés en mission ont diminué de moitié. « Voire plus », souffle la professionnelle, quatorze années d’expérience dans le domaine sur son CV. Aucun chiffre précis ne sort des bureaux en centre-ville. Car sur ce marché, la concurrence est rude. En quelques années, le nombre d’agences spécialisées a doublé sur Sarrebourg.
2010 s’est présentée sous de meilleurs auspices. Les courbes sont doucement remontées. Mais les années fastes restent loin. Les centaines de candidats qui alimentent les fichiers de l’agence sarrebourgeoise n’ont pas vraiment de profil type. « Nous sommes sur un secteur à dominante industrielle », précise tout de même Cindy Schermann. Les offres d’emploi tombent en conséquence. « On recherche souvent des agents de production, des magasiniers, des opératrices de confection. » Des missions prisées, sans qualification particulière requise. « D’autres postes en revanche sont plus techniques comme pour l’usinage ou la maçonnerie. » Un peu de travaux publics et un zeste de tertiaire. Voilà ce qui fait essentiellement tourner cette agence intérim locale. Comme en témoigne la poignée de recherches affichées en vitrine.
Le chantier LGV
La visibilité sur l’avenir des contrats en intérim est mauvaise. La légère reprise enregistrée l’an passé est fragile. « En 2011, le chantier LGV (ligne à grande vitesse) entre dans une phase plus importante. Cela va sûrement susciter des embauches », espère la responsable de Manpower à Sarrebourg. Même si les professionnels de l’intérim ont appris à ne pas se fier à leurs pronostics. « La construction de Center Parcs n’a pas eu l’effet escompté sur notre bassin d’emploi. »
La motivation des candidats a également du mal à s’adapter à la demande des entreprises. « On peut passer entre six et dix coups de fil avant de trouver quelqu’un », glisse Cindy Schermann. Si le marché s’est durci, les exigences aussi. Car, dans l’intérim, les missions requièrent souvent une certaine réactivité. Elles peuvent s’échelonner entre une semaine et 18 mois. Les perspectives d’avenir sont limitées. « Nous travaillons avec une majorité d’hommes entre 25 et 35 ans environ. » Une évidence au vu des postes proposés. L’agence devrait se lancer prochainement dans une opération séduction auprès des seniors (considérés comme tels au-delà de 45 ans) qui n’ont pas « le réflexe intérimaire ». Car aujourd’hui, la précarité ne semble épargner personne. »
F.T.
Publié le 05/02/2011
Source:
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.