Affaire du Center Parcs de Roybon: la FRAPNA Isère craint un retour de bâton
La section iséroise de la Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature redoute de perdre l’aide du Conseil général de l’Isère en raison de son opposition au projet d’implantation d’un Center Parcs à Roybon. « Une pression inacceptable sur un lanceur d’alerte reconnu », commente la FRAPNA.
A l’heure du défrichement sur le site du futur Center Parcs, la FRAPNA régionale fait partie des associations qui ont saisi la Justice pour demander l’annulation des dernières autorisations préfectorales. Une situation qu’une partie des élus de gauche du Département aurait du mal à accepter car la FRAPNA Isère est aidée par le Conseil général et le Conseil Général soutient le projet Center Parcs.
« On nous fait comprendre que nous avons franchi une ligne jaune, et qu’un nouveau partenariat est impossible », explique Francis Meneu, le président du mouvement. Évidemment, du côté du Département, on est plutôt discret sur la question. Et le défenseur de la nature de poursuivre: « Quel dommage d’en arriver là alors que notre action est reconnue en matière d’éducation, de sensibilisation et de protection de l’environnement isérois! »
Certains y voient « une pression inacceptable sur un lanceur d’alerte ». « Depuis octobre 2008, la FRAPNA n’a cessé d’alerter élus et techniciens sur l’inadéquation du site d’implantation de ce projet, qui est une vaste zone humide », peut-on lire dans un communiqué. « On ne se laissera pas intimider et on défendra jusqu’au bout notre droit au renouvellement de la convention de partenariat. » Dans le pire des cas, l’association envisage déjà un grand appel aux dons.
VIDÉO – Malgré l’avis défavorable de la commission d’enquête publique, le préfet a donné son feu vert à la construction du complexe touristique dans le massif des Chambaran, classé zone naturelle sensible.
• Quel est ce projet?
À l’automne 2007, la société Pierre & Vacances entame les premières démarches auprès de la ville de Roybon, dans l’Isère, pour installer un Center Parcs dans le massif des Chambaran. 1000 cottages, un espace aqualudique, des boutiques et restaurants, ainsi qu’une salle de congrès seront déployés sur environ 200 hectares. La vaste base de loisirs devrait s’accompagner de la création de 700 emplois permanents, dont 468 à temps plein, et générer 12 millions d’euros par an de retombées économiques, indique le protocole d’accord signé entre l’État et Pierre & Vacances.
L’investissement global est évalué à 387 millions d’euros. Le conseil général participe à hauteur de 15 millions d’euros, répartis entre la modernisation des réseaux d’eau et d’assainissement ainsi que l’aménagement des voies d’accès et de stationnement. La communauté de commune participera pour 4,5 millions d’euros aux travaux d’assainissement. La région Rhône-Alpes doit débloquer 7 millions d’euros destinés à la formation.
• Pourquoi est-il contesté?
Comme à Sivens ou Notre-Dame-des-Landes, le «Center Parcs de la forêt de Chambaran» est qualifié de «grand projet inutile et imposé» par ses détracteurs. Ils s’appuient sur l’avis négatif d’une enquête publique publiée en juillet dernier : «À l’examen de toutes les observations, tant écrites qu’orales, du public (…) et après avoir auditionné des experts, la commission émet unanimement un avis défavorable au projet». Absence de délimitation et de caractérisation de la zone humide, sous-évaluation de la surface détruite et impactée, insuffisance des mesures compensatoires, risques de crues et d’érosion… Au total, douze points rédhibitoires sont exposés. «Le site est sensible sur le plan environnemental, avec la présence de deux Zones Naturelles, de corridors écologiques et d’un site Natura 2000», rappelle la commission.
Les anti font aussi le parallèle avec le barrage de Sivens. Un projet pour lequel la Commission publique a rendu un avis positif et où 13 hectares de zones humides doivent être détruites contre 76 à Chambaran. Ces zones humides jouent notamment un rôle pour les nappes phréatiques qui alimentent une centaine de communes en eau potable. Le projet met aussi en péril l’habitat de près de 35 espèces animales et végétales protégées.
Par ailleurs, sur les 727 observations du public recueillies dans l’enquête, 60 % y sont opposés.
• Qui sont ces opposants?
L’implantation du village est contestée par les défenseurs de l’environnement. La fédération de pêche de la Drôme, la fédération de Protection de la Nature (Frapna) d’Isère et de la Drôme ont multiplié les recours en justice. Depuis 2010, une association d’habitants Pour les Chambaran Sans Center Parcs informe et mobilise contre le projet. Ces dernières semaines, des zadistes ont également fait leur apparition dans la fôret, devenue une Zone à défendre (ZAD). La contestation a pris de l’ampleur: ils étaient 600 à manifester la semaine dernière et une nouvelle journée d’action est prévue le 30 novembre.
Les élus d’Europe-Ecologie-Les Verts sont aussi sur le front. Sur France Bleu Isère, la députée européenne d’EELV Michèle Rivasi a appelé Ségolène Royal à stopper le chantier de défrichement de Roybon qui a démarré «alors que les commissaires enquêteurs avaient donné un avis négatif». La ministre de l’Environnement, pour l’instant muette sur le sujet, est prévenue: «Tu arrêtes Sivens mais il faut arrêter le Center Parcs aussi. Sinon on va avoir des violences comme on a eu à Sivens», a lancé l’élue écologiste.
• Quels sont les arguments des partisans?
De gauche comme de droite, la majorité des élus des collectivités locales se sont déclarés favorables au projet. Le nouveau maire de la commune de Roybon, Serge Perraud, a signé la vente du terrain le 17 octobre. «Ce qu’il faut retenir c’est que le projet va générer 450 équivalents temps plein», a-t-il déclaré sur France 3 Alpes. Dans un contexte de crise, l’arrivée de Center Parcs est «une vraie bouffée d’oxygène» pour les entreprises de BTP. Des citoyens pro Center Parcs se sont aussi regroupés autour de l’association Vivre en Chambaran.
De son côté, Pierre & Vacances assure avoir pris en compte les observations de la commission d’enquête et réaliser un ouvrage respectant l’écosystème local. La capacité du bassin principal de stockage des eaux pluviales a par exemple été revue à la hausse, en passant de 2500 m3 à 8500 m3.
• Où en sont les travaux?
L’ouverture, initialement prévue pour 2013, a été reculée à 2017 suite aux recours judiciaires. En octobre, après un avis favorable du Conseil départemental de l’environnement, le préfet de l’Isère a publié deux arrêtés préfectoraux au titre de la Loi sur l’Eau et des espèces protégées autorisant Pierre & Vacances à commencer les travaux. Le groupe a aussitôt entamé le défrichement. «Cela va se passer en trois phases: d’abord, nous procéderons à la coupe du bois. Ensuite, l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) va réaliser des fouilles. Enfin, nous passerons au dessouchage. Tous ces travaux vont durer jusqu’au début de l’été 2015», indique Eric Manier, le directeur grands projets du groupe.
«Ils travaillent sept jours sur sept pour accélérer et passer en force», déplore Stéphane Perron, président de l’association Pour les Chambaran sans Center Parcs. De nouveau, l’association va déposer une requête en référé et une sur le fond devant le tribunal administratif de Grenoble pour dénoncer l’illégalité de l’autorisation préfectorale. Elle joint ainsi les derniers recours déposés par les pêcheurs de la Drôme et la Frapna. Une démarche soutenue par les écologistes. «Il y a une grosse fragilité juridique du projet, il pourrait être déclaré illégal sur le fond», espère Olivier Bertrand, conseiller général EELV.
«Les observations pertinentes ont été prises en compte dans l’autorisation délivrée, notamment une obligation de réaliser des écuroducs (passage à écureuils) sur la route départementale et la voie d’accès», se justifie le préfet, qui rappele que les travaux sont «réalisés avec des autorisations délivrées dans le respect des procédures».
Vous pouvez tous faire circuler cette vidéo, et les photos du chantier qui sont publiées sur nos sites et blogs d’opposants. N’ hésitez pas à les publier sur les pages de pub de Center Parcs, (en commentaire, par exemple). Leurs clients potentiels doivent « voir » ce que leurs vacances coûtent aux forêts sur les-quelles Center Parcs jette son dévolu. Center Parcs est très sensible à son image « verte », à nous de démontrer la réalité hautement destructrice de ce prédateur.
Les ministres Geneviève Fioraso et André Vallini. Les parlementaires : Jean-Pierre Barbier, Marie-Noëlle Battistel, Erwann Binet, Jacques Chiron, Michel Destot, Eliane Giraud, Joëlle Huillier, Michel Issindou, Alain Moyne-Bressand, Bernard Saugey, Michel Savin, Olivier Véran. Les conseillers généraux du groupe socialiste et apparentés : Thierry Auboyer, Marc Baïetto, Yannick Belle, Georges Bescher, Charles Bich, André Colomb-Bouvard, Alain Cottalorda, Bernard Cottaz, Christine Crifo, Charles Galvin, Jean-François Gaujour, Amandine Germain, Alain Mistral, Christian Nucci, Pascal Payen, Annette Pellegrin, Gisèle Perez, Brigitte Périllié, Christian Pichoud, Alain Pilaud, Denis Pinot, Didier Rambaud, Serge Revel, Pierre Ribeaud, Gilles Strappazzon, Jacques Thoizet, Denis Vernay. Du groupe communiste et de la gauche partenaire : José Arias, Jean-Claude Coux, Elisabeth Legrand, Daniel Rigaud, Sylvette Rochas, Robert Veyret, René Proby.Du groupe UMP et apparentés : Georges Colombier, Philippe Langenieux-Villard, Annick Merle, Jean-Claude Peyrin, Christian Rival, Gérard Dezempte. Du groupe non-inscrits : Lucile Ferradou, André Gillet, Jacques Pichon-Martin, Daniel Vitte.Du groupe divers Droite : Marcel Bachasson, Chantal Carlioz, Aimée Gros, Pierre Gimel, Frédérique Puissat. Du groupe sans étiquette : Fabien Mulyk, Bernard Perazio, André Roux, René Vette.
Le président de la Communauté de communes Bièvre Isère Yannick Neuder et le maire de Roybon Serge Perraud.
La forêt des Avenières, c’est un joli bois, qui appartenait à la commune de Roybon… et à tout le monde, depuis fort longtemps. On avait
l’habitude de s’y promener, d’y ramasser des châtaignes ou des champignons, d’y croiser des animaux (au moins 17 espèces protégées*),
d’y courir, d’y rire, de s’y perdre et de s’y retrouver, et d’y pique niquer.
Depuis un peu moins d’un mois, un gros bout de cette foret a été vendu une bouchée de pain** par la commune de Roybon, à Pierre et Vacances, pour qu’ils y construisent un Center Parcs*** (avec l’aide d’au moins 37 millions d’euros d’argent public quand même, le libéralisme c’est bien mais quand il peut être subventionné, c’est mieux).
Alors on veut dire et redire (et peut être même le chanter) que cette foret c’est la notre, c’est notre bien commun, qu’on ne la laissera pas
être détruite comme ca, sans réagir. Pour tout un tas de raisons qu’on ne détaillera pas ici mais dont on pourra parler tous ensemble sur
place.
Alors rendez vous dimanche 16 novembre, midi, dans le bois des Avenières, pour un pique nique festif et convivial. Amenez de quoi
manger, boire, s’asseoir, se balader, jouer, chanter et se tenir au chaud.
Pour trouver le lieu, regardez la carte en pièce jointe, c’est le point rouge « chez dominique ».
* Mais protégés de quoi ? protégés par nous… de nous !
** et encore, une bouchée, c’est peut-être exagéré : 30 centimes du mètre carré, ca doit à peine faire une ou deux miettes de pain.
*** ndlt. Center Parcs : n. m. qui désigne un camp grillagé de 200 hectares dans lequel se retrouvent des individus en recherche de vacances « tout compris », et disposant des fonds suffisants.
Le dossier Center Parcs de Roybon, est bien, comme beaucoup le dénoncent depuis le début, entaché « d’erreurs », quant à sa partie « loi sur l’eau » . Ce n’est pas nous qui le disons, mais le président du Conseil Général de Saône et Loire, Rémi Chaintron. Ce dernier préfère être en retard sur son dossier local de Center parcs que prendre le risque « d’une intense bataille judiciaire où s’entassent les recours » … La bataille contre le Center parcs de Roybon a laissé un traumatisme important chez l’entrepreneur et les poliktiques. Nous voyons, nous, ici, que les batailles judiciaires contre tous ces projets ne restent finalement qu’un leurre. Center Parcs et les élus s’y adaptent et redoublent de vigilance pour leurs projets à venir. La bataille est politique ! Le combat devant les juges peut faire gagner un peu de temps, mais la guerre contre ces projets industriels se gagne d’abord dans les consciences et sur le terrain.
LE ROUSSET.Center Parcs : les premieres études avancent très prudemment
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le 13/11/2014 à 05:00 | Benoit Montaggioni Vu 3009 fois
Le Center Parcs du Rousset doit compter 400 cottages et ouvrir, si tout se passe comme prévu, en 2018. Photo DR
Pour ne pas risquer d’être freiné par des procédures judiciaires, les premières étapes techniques du futur Center Parcs du Rousset avancent avec prudence.
Pour voir les 400 cottages de Centers Parcs dans la forêt du Rousset, il va falloir encore un peu de patience. Après la signature des premiers accords, le dossier en est pour le moment au stade des études techniques.
De l’aveu même de Rémi Chaintron, président du conseil général (qui doit se porter acquéreur d’une partie du parc) le PLU (Plan local d’urbanisme) « a pris un peu de retard ». Mais pas de quoi l’inquiéter : « Si, au final, on prend un peu de retard sur le calendrier, ce n’est pas très grave, on n’est pas à quelques mois près. Nous, nous préférons monter le dossier le plus solide possible pour éviter de prêter le flanc à d’éventuels recours des opposants. » Ce que ne veulent surtout pas vivre le conseil général de Saône-et-Loire et le groupe Pierre et Vacances, c’est la situation de l’Isère où un vaste projet de Center Parcs fait l’objet d’une vive contestation écologiste et d’une intense bataille judiciaire où s’entassent les recours. « Nous allons nous appliquer à ne pas commettre les erreurs qui ont été faites dans l’Isère dont le dossier notamment sur l’eau n’était peut être pas assez étayé au départ, assurait ce mercredi Rémi Chaintron, nous, nous allons faire en sorte d’avoir un dossier très étayé, très argumenté et qui fasse la démonstration que ce projet est un bon projet et que, même sur les questions environnementales de base, c’est un bon projet. »
« Communiquer au maximum sur le dossier »
Mais le président du conseil général ne se fait pas d’illusions, il sait bien que les efforts déployés en ce moment n’empêcheront pas les critiques des opposants. Il déclare toutefois qu’il est prêt à « beaucoup communiquer » sur l’évolution du dossier et salue « la grande transparence du groupe Pierre-et-Vacances ». Rémi Chaintron rappelle aussi que les associations d’opposants au projet sont conviées à chaque réunion du comité de pilotage organisée en préfecture.
Jean-Michel Klotz, le directeur général de Pierre et Vacances, passe d’ailleurs aujourd’hui la journée en Saône-et-Loire pour travailler sur le dossier. Les premiers coups de pelle au Rousset sont annoncés pour 2016 et les travaux devront durer 2 ans.
Belle promenade après contrôle d’identité courtois mais ferme, sur la route d’accès par une quinzaine de gendarmes, sur les lieux du crime contre la nature sauvage que Center Parcs et les élus locaux veulent perpétrer. On s’est dit quand même que non, ce lieu ne tombera pas dans l’escarcelle du promoteur … Et les autres promeneurs, rencontrés sur place n’en pensaient pas moins !! Que les touristes, adeptes de ce genre de centre industriels voient bien ce qu’on nous vole, et que l’on va irrémédiablement détruire par leur faute …. Et qu’ils refusent de fréquenter ces endroits une fois asservis aux intérêts de la société marchande . Que les touristes redeviennent des voyageurs, des promeneurs, des amoureux de la découverte de tous ces lieux magiques, hospitaliers et nourriciers et Center Parcs ne viendra plus les ravager pour leur revendre lamentablement aseptisés .
Communiqué navrant, nous n’avons même pas envie de commenter ce tissu de mensonges et d’auto-promotion.
Nous n’avons pas non plus envie de leur expliquer que, en effet, « leur » démocratie ne sert qu’à valider des décisions prises en catimini dans des bureaux fermés.
Nous n’avons pas envie de leur expliquer que les « minorités » dont ils parlent avec un dédain indigne, non seulement sont loin d’imposer leur point de vue, mais au contraire sont de plus en plus violemment réprimées, jusqu’à en perdre la vie, comme Rémi, sans qu’aucun élu local ou de l’état n’ait trouvé un peu de son temps pour, au moins hypocritement présenter des condoléances à une famille meurtrie.
Leur pseudo-légitimité d’élus qui ont tous les droits, cette photo ci-dessous la montre de façon très claire.
Lors de cette manifestation des « pour », que voit-on ?
200 personnes, dont une très grande majorité d’élus convoqués pour l’occasion par le nouveau maire de Roybon et venus de toute l’Isère et quelques roybonnais, commerçants eux-même ou sollicités par eux.
Pour une ville de 1400 habitants, dans une communauté de commune de 7000 où, nous disent-ils, tout le monde est pour c’est, comment dire … pathétique.
Center Parcs : les élus de gauche et de droite se manifestent
Le 5 octobre dernier, une manifestation était organisée à Roybon pour soutenir le Center Parcs. De nombreux élus avaient fait le déplacement.
Alors que toutes les autorisations préfectorales ont été données, alors que le chantier a débuté le 20 octobre dernier, le débat sur le Center Parcs dans les Chambaran n’est pas clos. Loin de là. Les opposants se sont fortement mobilisés ces dernières semaines : manifestation sur le site de Roybon et dans le centre-ville de Grenoble, actes de désobéissance civile sur le chantier, déclarations dans les médias…
À leur tour, les élus du territoire favorables au projet se manifestent. Ils viennent de signer un communiqué de presse commun. Gauche-droite confondues. Ils expliquent : « Quand des minorités imposent leur refus à des majorités élues, interrompent et bloquent des projets élaborés, décidés et votés par de larges majorités d’élus locaux, départementaux et régionaux, l’État de droit est en cause. Où en est la démocratie quand on met sur le même pied le point de vue de manifestants, qui ne représentent qu’eux-mêmes et celui d’élus du suffrage universel qui représentent leurs concitoyens ? […] Quand la voix mesurée des majorités est de plus en plus couverte par celle, bruyante voire violente, de minorités et qu’on renonce à tout projet qui n’aurait pas l’aval de tous ceux qui n’en veulent aucun, c’est inacceptable et le droit des minorités à s’exprimer ne saurait remplacer celui des majorités à décider. »
Et déclarent : « Nous, élus territoriaux, réaffirmons notre soutien ferme et définitif à la réalisation du Center Parcs Isère ».
Les élus déroulent ensuite les arguments en faveur du projet, « qui prévoit la création de 700 emplois directs dont 80 % à durée indéterminée, auxquels s’ajoutent 140 emplois induits, et 1 500 personnes auront travaillé pendant la phase chantier qui durera deux ans. Un projet respectueux de l’environnement avec un haut niveau d’exigence […] Un projet respectueux des procédures de la République : les autorisations administratives, sujet à un harcèlement contentieux, ont toute été délivrées par les autorités compétentes dans le respect des textes, et confirmées par les juridictions françaises les plus éminentes, jusqu’au Conseil d’État. »
Comme au Testet, le défrichage avance à marche forcée dans les Chambaran pour tenter de mettre devant le fait accompli de la destruction des zones humides !
Tout a été dit mais personne n’écoute… Contre un Center Parcs au milieu de l’Isère
Publié le 3 novembre 2014 | Mise à jour le 15 novembre 2 compléments
Depuis 7 ans déjà un projet destructeur menace le bois des Avenières dans la commune de Roybon, en Isère : le groupe Pierre et Vacances projette d’y construire un Center Parcs.
Tout a été dit mais personne n’écoute…
Le projet s’étendrait sur 200 hectares de forêt et le défrichement de plus de 90 hectares serait nécessaire (l’équivalent de 123 stades de foot).
Les partisans de ce projet parlent de la création de nombreux emplois. Les chiffres annoncés sont à modérer en tenant compte du très grand nombre d’emplois à temps partiel, pouvant ne représenter que 10 heures par semaine.
Pour les emplois à temps complet, l’amplitude des horaires de certains postes est difficilement conciliable avec une vie privée normale. Les salaires sont dans les plus bas de ce type d’emplois. Les aides d’état associées à ces emplois seront importantes. Il est à noter que le taux de démissions semble très important dans les center-parcs existants, et quelques recherches sur des sites de “réseaux sociaux”, avec “Center Parcs” en mot clé nous le confirme aisément.
Ce projet est également défendu par ceux qui espèrent qu’il permettra aux commerces locaux de mieux fonctionner. L’étude des Center-Parcs existants montre surtout une structure faisant vivre sa clientèle en autarcie et c’est d’ailleurs ce que vantent ses publications. Le touriste y est capté et tout est fait pour l’inciter à consommer sur place.
Center-parcs est une entreprise et, comme telle, n’est pas là pour faire du sentiment, mais du chiffre. Elle n’a aucun intérêt à favoriser une concurrence.
Par contre, on ne peut le nier, il y a un réel avantage pour les investisseurs privés. Ceux qui vont acheter leur cottage avant la création du Center Parcs et permettront ainsi à l’entreprise de récolter les fonds pour la construction. Pour les investisseurs privés, acheter un cottage c’est d’abord la défiscalisation. Il existe plusieurs types de fiscalité pour les potentiels acheteurs d’un cottage. « En réalisant un projet d’investissement locatif avec le groupe Pierre & Vacances-Center Parcs, vous bénéficiez de plusieurs avantages fiscaux. Ces dispositifs de défiscalisation vous permettent de diminuer le montant des impôts que vous payez sur votre revenu. ». Le statut LMP, le statut LMNP, la loi Censi-Bouvard, la loi Duflot, le remboursement de la TVA font partie de ces dispositifs.
Alors oui, effectivement, si vous avez au moins 200.000€ à investir et que vous ne vous souciez pas de tout ce qui va derrière, vous avez un avantage à ce qu’un Center Parc se crée à Roybon…
Tout ce qui va derrière c’est d’abord l’impact au quotidien. La circulation sur les routes avoisinantes par exemple : arrivée des touristes en voitures et bus, arrivée des bus de femmes de ménage, approvisionnement des restaurants, commerces, etc. La pollution sonore existe également car cela fait beaucoup de monde et de mouvements (5600 résidents). Pour finir il y aura une pollution visuelle car, il ne faut pas rêver, on peut difficilement cacher complètement des infrastructures comme celles des Center Parcs… Mais ça, ce n’est que ce qui est visible en surface.
Quand on creuse on découvre qu’il s’agit de détruire et de privatiser des centaines d’hectares de forêts, comme nous en avons parlé précédemment. Le bois des Avenières, où serait implanté le Center Parc, appartient aux Roybonnais depuis 720 ans et une seule personne, en qualité de Maire, a pu signer un papier et en déposséder les citoyens.
C’est aussi une urbanisation massive au sein d’une forêt appelée le poumon vert de la région. Le site est à 86% une zone humide.
Sur le site « eaufrance » on peut lire que les zones humides « abritent en effet de nombreuses espèces végétales et animales. Par leurs différentes fonctions, ils jouent un rôle primordial dans la régulation de la ressource en eau, l’épuration et la prévention des crues. Menacé par les activités humaines et les changements globaux, ce patrimoine naturel fait l’objet d’une attention toute particulière. Sa préservation représente des enjeux environnementaux, économiques et sociaux importants. »
En ce qui concerne le projet de Center Parc, on ne peut pas vraiment dire que ce patrimoine fasse l’objet d’une attention particulière !!! De plus, d’après les conclusions de la commission d’enquête publique « loi sur l’eau », « on ignore les incidences indirectes portées à la zone humide adjacente , tout comme aux espaces fonctionnels qui sont en continuité du site détruit . Ce sont potentiellement des dizaines d’hectares supplémentaires qui sont concernées. »
Il s’agit aussi d’un gaspillage énergétique stupide et délirant par, entre autre, le maintien d’une température de 29° dans le gigantesque paradis équatorial ludique sous bulle qu’est l’Aquamundo. Cette bulle constitue le « cœur » du Center Parcs : à savoir un grand centre aqualudique d’une capacité totale, avec tous ses bassins et piscines, de 3100 m3 à 3700 m3 d’eau selon les données, variables, du maître d’ouvrage (une piscine olympique de 50m de long et 25 m de large fait 2500m3).
De l’eau, toujours de l’eau. Il en faudra pour assurer l’approvisionnement des touristes, leurs douches, leurs séances de spa et cet immense complexe aquatique. Heureusement, c’est bien connu, l’eau est une chose dont on dispose à volonté et qui n’est pas menacée par la pollution et le gaspillage à outrance !
Voilà, tout a été dit. Mais c’est « cause toujours ». Nous avons le droit de ne pas être d’accord, nous avons le droit de nous soulever devant nos politiques qui ne respectent pas nos droits, nos lois, notre Terre.
Les Zones A Défendre se multiplient en France, et pour cause !
Nous y voilà. A quand une ZAD dans les bois des Avenières, à Roybon ?
GRENOBLE – HIER SOIR, LA MANIFESTATION VISAIT ÉGALEMENT À DÉNONCER LE PROJET DU CENTER PARCS DE ROYBONIls étaient 500 à rendre hommage à Rémi Fraisse Lire la suite… »
ROYBON – AVEC UNE LETTRE OUVERTE ADRESSÉE AU PRÉFET DE L’ISÈRE ET AU PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL
Center Parcs : virulente mise en garde des écologistes Lire la suite… »
Comme au Testet, le défrichage avance à marche forcée dans les Chambaran pour tenter de mettre devant le fait accompli de la destruction des zones humides !
Alerte, le défrichage des zones humides, s’appuyant sur les décisions soi-disant légales mais illégitimes du préfet de l’Isère, a commencé pour de bon, ainsi que le montrent ces photos prises ce week-end par notre correspondant anonyme sur place.
Aujourd’hui, le massacre de la zone humide des Avenières (Chambaran, Roybon, 38) continue !
Demain, nous exigeons l’arrêt complet des travaux et la remise à plat du dossier, et la tenue d’un référendum après de véritables débats publiques.
Testet : 13 ou 18 hectares concernés Roybon, projet Center Parcs : 120 hectares détruits ! (selon la commission d’enquête publique loi sur l’eau qui a donné un avis très négatif), avec en plus une menace sur l’eau potable !, avec plus d’argent public gaspillé ! (200.000 € par emploi subventionné)
etc. (voir sites des opposants pour les détails, tels que pcscp.org)
Au mépris des recours juridiques en court, au mépris de l’expérience dramatique du Testet (ou après coup on suspend et on se rend compte que le dossier est complètement à revoir), au mépris de l’avis négatif de la commission d’enquête sur le dossier lois sur l’eau du Center Parc Roybon, la politique de la terre brûlée est lancée par le préfet et le conseil général de l’Isère contre la zone humide des Avenières !
Plus que jamais, la résistance non-violente des populations attachées aux biens communs doit se manifester !
Les dirigeants politiques, les lois environnementales et leurs alliés capitalistes sont inaptes à défendre le bien commun, ils sont illégitimes et ne nous représentent pas. Qu’ils partent tous !
Le conseil général, le préfet et ses alliés sont des despotes sans légitimité qui devraient tous démissionner après avoir suspendu les travaux en vue de l’annulation définitive du projet. Pour l’auto-dissolution de tous les partis politiques sans exception. Pour l’auto-organisation des populations locales depuis la base.
Contre la marchandisation de nos vies et des écosystèmes au service de la croissance, du productivisme et des poches des actionnaires.
Pour la convergence des luttes et la création de coordinations locales pour construire des alternatives globales et radicales.
Pour Rémi, et pour toutes les personnes victimes du capitalisme et de son bras armé l’Etat, les deux sont et seront toujours illégitimes et non-démocratiques.
NON Au Projet D’implantation D’un Center Parcs À Roybon
Samedi, 25 Octobre, 2014 – 11:00
Le Parti de Gauche s’élève contre l’accord du préfet de l’ Isère au projet d’implantation d’un Center Parcs à Roybon.
Ce projet consiste à bâtir un « village » de loisirs privé nanti d’une piscine chauffée géante sous cloche, d’une capacité d’accueil de 5000 personnes et d’une emprise de 200 hectares avec les voiries afférentes, pris sur la forêt des Chambaran, .
Au plan écologique, le projet du promoteur immobilier Pierre & Vacances, très gourmand en eau, localisé sur la tête d’un bassin versant s’étendant jusqu’à la Drôme, en hypothèque sérieusement l’équilibre hydrogéologique. Il fragilise la survie d’espèces endémiques rares et protégées.
La décision préfectorale, si elle était suivie d’effets, consacrerait la destruction irréparable d’une zone humide du domaine public livré aux appétits d’un groupe privé. Les contreparties en termes d’emplois créés, leur coût exhorbitant pour la collectivité, la qualité des emploi créés, ne sont ni convaincants ni suffisantes à nos yeux pour justifier un tel massacre.
Pour le Parti de Gauche, l’écosystème est notre bien commun le plus précieux, sa valeur est inestimable, et sa préservation est un enjeu vital pour l’humanité.
Sur un plan institutionnel, les décisions préfectorale contournent purement et simplement l’avis clairement négatif émis par la commission d’enquête publique « Loi sur l’eau », ce qui constitue une circonstance aggravante extrêmement préoccupante.
En effet ces décisions ne tiennent pas compte de plusieurs dispositions de La loi sur l’eau, du Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux, ainsi que du Schéma Régional de Cohérence Ecologique auxquelles la commission d’enquête se réfère scrupuleusement au fil des 250 pages de son rapport : elle en a tiré une douzaine de conclusions, toutes négatives !
Sur le plan politique enfin, cette décision trahit l’emprise prépondérante de lobbies au service d’ intérêts privés dans nos institutions.
Les oppositions citoyennes au projet de Center-Parcs de Roybon , comme au projet de barrage de Sivens dans le Tarn, sont du même ordre : ce sont des luttes d’intérêt général.
Dans les deux cas, le Parti de Gauche s’engage résolûment à leur côté et appelle à amplifier la mobilisation jusqu’à l’abandon de ces projets.
ROYBON – DES OPPOSANTS AU PROJET SE SONT RÉUNIS SUR LE SITE POUR UNE ACTION DE “DÉSOBÉISSANCE CIVILE”Le chantier du Center Parcs perturbé hier matin Lire la suite… »
Ce mercredi 29 octobre 2014, nous sommes allé-e-s dans la forêt des Aveniéres pour marquer notre détermination à défendre cette forêt menacée par le projet de Center Parcs (92 ha défrichés et 31 ha imperméabilisés). Entre autres arguments, ce projet met en danger une zone humide protégée cruciale pour l’hydrologie de la région. Il détruit des habitats à haute valeur écologique pour au moins 17 espèces protégées en danger. Deux corridors biologiques de cervidés et de sangliers seront supprimés par une clôture de 2 mètres de haut. Il se réalise grâce à des subventions publiques (à hauteur d’au moins 30 millions d’euros). Des emplois sont promis mais ne seront probablement pas à la hauteur des attentes des habitant-e-s : 48 % des emplois seront du nettoyage, avec un temps moyen de moins de 12 heures par semaine (370 €/mois (Source : CGI)). Par ailleurs, Pierre et Vacances est une entreprise en mauvaise santé financière : ses pertes d’exploitations sont en augmentation depuis 3 ans (-27,4 M€ en 2012, -47,5 M€ en 2013, -107,9 M€ 1er semestre 2014), etc.
Les habitant-e-s n’ayant pas été écouté-e-s (cf. enquête publique Loi sur l’eau : sur les 727 observations recueillies, 60 % étaient défavorables au projet.) et les recours légaux ne permettant plus d’empêcher les travaux de commencer, nous ne voyons pas d’autre solutions que la désobéissance civile.
Sur place nous avons pu constater que les travaux de déboisement pour le Center Parcs avaient débutés : des arbres étaient marqués au fluo, des poteaux de géomètres délimitaient des espaces, et des grillages entouraient des zones. A peine dix jours après la vente du terrain par la commune de Roybon, Pierre et Vacances ne perd pas de temps.
Nous sommes entré-e-s dans la forêt en groupe d’une trentaine de personnes de tous âges et venant de la région, pour ralentir ces travaux en enlevant des piquets. Sur place, nous avons rencontré des vigiles et des ouvrier-e-s. Au bout d’une heure des gendarme-tte-s sont arrivé-e-s et nous ont demandé de quitter les lieux, après avoir tenté d’effectuer un contrôle d’identité.
Cette action s’inscrit dans une démarche de désobéissance civile non-violente, dans la bienveillance vis-à-vis des personnes (gendarme-tte-s et ouvrier-e-s notamment), ce qui n’enlève rien à notre détermination et fermeté vis-à-vis de ce projet.
Au final, les travaux ont bel et bien été ralentis grâce à cette action, et nous nous en réjouissons.
Nous n’en resterons pas là.
Des habitant-e-s contre le projet de Center Parcs à Roybon
Des opposants au Center Parcs sont ce matin sur le chantier
Les opposants au Center Parcs. Le DL
Une trentaine d’opposants au Center Parcs de Roybon sont réunis sur le chantier depuis 8h ce mercredi matin. Ils ont engagé une « action non violente »: retirer tout le balisage sur le terrain. Piquets, ruban, balises, barres de fer…
Publié le 29/10/2014 à 09:04 Vu 8069 fois
Les machines du center parc arrivent mercredi 29 octobre
Les effets d’annonces depuis cette manifestation du 20 octobre dernier ont paradoxalement revigoré la lutte et la plupart de manifestants sur place étaient clairement en demande d’aller plus loin. Actuellement, il y a de plus en plus de signes, de personnes et de collectifs qui émergent pour rallier le combat contre un projet scandaleux et éminemment politique. Puisqu’il s’agit de faire du fric grâce à un projet géré par un groupe en perte depuis plusieurs années, à n’importe quel prix financier et écologique pourvu qu’on dise qu’on a créé de l’emploi ! Nous ne pouvons pas laisser faire ce « petit crime entre amis » politique, qui sous couvert de « développement durable » et de réduction du chômage, sacrifie une zone humide de plus de 100 hectares sur les sources de l’herbasse et sur une aire d’alimentation de la nappe phréatique.
Bloquons l’arrivée des machines sur place. Harcelons les salopards qui comme à Notre-Dames-des-Landes, au Testet, dans le val de Suze détruisent ce qu’il reste de vivant autour de nous au nom de leur seule logique du fric.
« ils tuent nos frères , c’est la guerre ».
Samedi dans le cadre d’une journée de mobilisation nationale contre le barrage du Testet des affrontements entre manifestants et flics ont éclaté et samedi soir, Rémi, un camarade s’est fait descendre par la police.
Rémi est assassiné par les mêmes connards qui trouvent leur compte dans la construction de ce genre de projets dévastateurs .
La rage et la colère sont sans mesure, et si le sentiment d’impuissance peut prendre le dessus quant à ce drame, il est impératif de savoir répondre rapidement pour sortir de la torpeur.
Au nom de tous et toutes les mortEs tuéEs pour des intérêts capitalistes attaquons à Roybons comme partout les complices de leurs assassins.