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- Le hold-up de Pierre et vacances sur les finances des collectivités locales

Posté par admin le 28 mars 2016

Le hold-up de Pierre et vacances sur les finances des collectivités locales

Reprise de l’article de Factuel Info du 8 septembre 2015 Lien : http://www.factuel.info/article/center-parcs-dans-jura-hold-up-sur-finances-collectivites-locales-se-prepare-002409

Ancien gestionnaire-financier à la banque Paribas-Luxembourg, le Jurassien Pierre-Emmanuel Scherrer enseigne la gestion et l’économie des entreprises. Il a décortiqué le montage des deux projets de center parcs de Poligny et du Rousset (Saône-et-Loire) dont il ressort que les investisseurs institutionnels pressentis mais toujours inconnus, souscriraient des obligations rémunérées à près de 7%, un taux important qui reflète un risque auquel les collectivités sont, de son point de vue, excessivement exposées.

Analyse réalisée de juin à août 2015 à partir de sources diverses : presse écrite et audiovisuelle nationale, régionale et locale ; documents PVCP et collectivités, CESER ; réunions de la CNDP à Poligny ; organismes indépendants ; entretiens divers.

Un Center Parc dans le Jura, ce pourrait être l’histoire sans faille de Pierre et Vacances Center Parcs qui affiche une santé florissante et poursuit inexorablement l’expansion de ses activités de réalisation de résidences de tourisme. Mais la crise financière de 2008 a tout changé, durablement. Ne remettant pas en question son modèle économique, le groupe voit inexorablement ses comptes virer au rouge. Sanctionné par les marchés financiers, le groupe voit ses partenaires marquer leur défiance en ne cautionnant plus le développement de nouveaux projets. Les marges de gestion des sites existants étant également mises à mal, la seule solution pour redresser la barre est la fuite en avant, mais avec quels moyens ? Surfant sur la notion usurpée de partenariat public-privé dans un contexte où tout est bon pour générer de l’emploi, les élus des collectivités se retrouvent pris dans le piège de l’affairisme économique où le discours et le savoir-faire affiché d’un spécialiste de l’immobilier touristique occultent le manquement aux règles élémentaires de la logique entrepreneuriale. Sur le dos des contribuables qui en supporteront tous les risques…

Pierre et Vacances Center Parcs, ou l’histoire d’un homme

Le groupe PVCP (pour Pierre et Vacances Center Parcs) et ses 1,4 Milliard d’euros de chiffre d’affaires, c’est l’histoire d’un homme, son fondateur Gérard Brémond, qui détient toujours 44% des titres et 61,5% des droits de vote d’un groupe spécialisé dans les résidences hôtelières de tourisme. Depuis ses débuts à la station de ski d’Avoriaz dans les années 60, cet homme d’affaires intrigant a toujours développé ses activités immobilières grâce au déploiement savamment orchestré de réseaux d’influences et d’intérêts. Très proche des milieux du pouvoir politique au plus haut niveau, M. Brémond est considéré comme le principal instigateur des lois successives de défiscalisation immobilière (actuellement la loi Censi-Bouvard et les dispositifs LMP/LMNP) qui ont largement contribué à faire sa fortune. Comparant volontiers sa fonction de chef d’entreprise avec celle d’un chef d’orchestre « qui laisse à chacun la possibilité de s’exprimer », M. Brémond est pourtant un patron doté d’une logique très personnelle qui ne laisse pas de place à la gouvernance déléguée, comme en témoigne la valse des cadres dirigeants qui se succèdent à ses côtés (trois en sept ans). Dernière en date, la réputée Françoise Gri a été brutalement congédiée de la direction générale de PVCP moins de deux ans après son arrivée et M. Brémond a repris seul les rênes de son groupe à l’automne 2014.

Un développement effréné brutalement enrayé par la crise

L’homme aujourd’hui âgé de 78 ans voit son empire sérieusement fragilisé par la crise financière mondiale de 2008, dont les effets dévastateurs se font toujours aussi fortement ressentir sur le marché actuel de l’immobilier. Le resserrement du crédit pour les entreprises et les ménages pèse durement sur l’économie mondiale et frappe de plein fouet le groupe PVCP, axé sur la conception, la commercialisation et l’exploitation de résidences immobilières de tourisme. Après un résultat en rapide et constante régression, le groupe a finalement enregistré des pertes historiques en 2012 et 2013 (27,4 puis 47,5 Mios€) avant de présenter à nouveau de timides bénéfices, grâce à une présentation comptable rendue possible consécutivement au réaménagement de sa lourde dette (ratio d’endettement de 73% en 2014). Mais les données ont durablement changé, le modèle économique ne tient plus et les marges autrefois considérables se sont effondrées. Véritable machine à cash du groupe, l’activité de promotion immobilière est sérieusement mise à mal car les investisseurs particuliers se détournent de produits touristiques survalorisés (prix artificiellement gonflés grâce aux avantages fiscaux induits) et présentant des rendements qui se réduisent in fine à peau de chagrin. De surcroît, l’exploitation touristique adjacente est entachée par des taux de remplissage qui s’érodent et conditionnent des prix revus à la baisse (multiplication des offres promotionnelles), consécutivement au recul généralisé du pouvoir d’achat des ménages.

La défiance des banques et des marchés financiers

Les marchés financiers ont bien sûr sévèrement sanctionné ce constat, le cours de bourse du titre ayant drastiquement chuté, passant d’un plus haut historique de 112€ en 2007 à un point bas de 13€ en 2012, pour se situer au niveau relativement stable de 30€ actuellement. Bien entendu, PVCP a connu une défiance accrue concernant l’évaluation de sa solidité financière, son « credit rating » (notation du critère de solvabilité d’un agent économique) ayant été fortement dégradé pour ses engagements obligataires. Consécutivement, le groupe ne peut plus miser sur le soutien de ses banques et partenaires financiers traditionnels pour démarrer de nouveaux projets. N’ayant pas remis en question les fondamentaux économiques de son groupe ni envisagé une quelconque restructuration (ce qui aurait pu être possible, mais il est désormais trop tard !), M. Brémond s’enferme dans les scénarios du passé et compte au contraire poursuivre sa logique d’expansion par la mise en route de nouveaux concepts Village Nature ainsi que par le développement d’un réseau de Center Parcs, activité rachetée par le groupe Pierre et Vacances en 2003 et dont le nom fait désormais partie intégrante de l’identité du groupe (Pierre et Vacances est ainsi devenu Pierre et Vacances Center Parcs). L’homme d’affaires compte également sur des partenariats en Chine, mais la toute récente crise boursière de Shangaï pourrait sérieusement en hypothéquer les conditions et les perspectives.

La fuite en avant du développement comme seule perspective de salut

C’est en quelque sorte un mauvais cas d’école : construit historiquement sur des bases de forte croissance par (fausse) hypothèse illimitée de la sphère immobilière, le groupe a de plus accéléré son expansion grâce à des acquisitions externes, sans avoir consolidé une activité économique interne solide et durablement rentable lui permettant de générer une capacité d’autofinancement récurrente. Face à cette crise devenue structurelle et devant faire face à ses très importants engagements financiers, le groupe doit donc aujourd’hui impérativement sauver les apparences de quelque chose qui s’apparente à un naufrage inéluctable. N’ayant pas remis en question son modèle économique historique, PVCP se retrouve dans une impasse et n’a d’autre choix que la fuite en avant en intensifiant le développement de nouveaux projets susceptibles de générer des profits importants à court terme. Problème : comment les réaliser puisque le groupe ne peut plus s’appuyer sur des mécanismes classiques de financement ?

Le concept usurpé du « partenariat public-privé » avec les collectivités

Il s’agit donc pour PVCP de rentrer de l’argent, vite et beaucoup. Mais la situation de défiance des marchés rendant impossible toute perspective de financement classique, voire de recapitalisation, il s’agit alors d’imaginer de nouveaux paradigmes pour mettre en œuvre les indispensables nouveaux projets tout en occultant l’image d’une crédibilité défaillante. Continuant d’écarter sciemment la logique naturelle du pragmatisme entrepreneurial, M. Brémond va donc poursuivre le schéma historique de développement de PVCP en surfant sur la notion très en vogue du « partenariat public-privé », concept très prisé des élus des collectivités qui voient là une occasion idéale pour redorer leurs blasons en matière d’interventionnisme contre le chômage grandissant. Né dans le berceau d’une dette publique qui ne laisse plus aucune marge de manoeuvre à l’Etat pour financer de nouvelles infrastructures, le terme de « partenariat public-privé » est théoriquement réservé à un mode de financement par lequel une entité publique fait appel à des prestataires privés pour financer et gérer un équipement assurant ou contribuant à un service public. Mais par extension, dérive ou abus de langage (selon le point de vue), l’expression semble désormais applicable à tout type d’accord contractuel qui implique un agent économique public et une entreprise privée, dans une sorte de symbiose glorieuse et incontournable de moyens en vue de réaliser l’achèvement ou l’exploitation de toute activité susceptible peu ou prou de générer de l’emploi.

L’art du discours et de la méthode dans une opportunité de contexte

Profitant de son lobbying intense auprès des milieux politiques, M. Brémont colle ainsi au plus près avec la pensée institutionnelle qui projette l’image vertueuse du développement économique traditionnel comme seule issue, avec ses bienfaits en matière d’emploi et de vitalité des territoires « bénéficiant » d’implantations supposées garantir de nouveaux vecteurs de croissance. Solidement armé de son expérience d’hommes d’affaires, confronté à des politiciens inexpérimentés mais avides d’un « affairisme d’image » à vocation électoraliste, il lui sera alors facile de viser à réaliser un maximum de profits par « opportunisme de contexte » et in fine grâce à l’argent des contribuables qui se retrouvent otages d’une situation non désirée pour laquelle aucune procédure de consultation ni d’appel d’offres n’a été effectuée, malgré l’importance des montants en jeu ! Par le biais d’approches plus ou moins directes, PVCP fait donc miroiter aux élus des collectivités les futures retombées locales si un nouveau Center Parc s’installait par-ci, par-là… « Des centaines d’emplois créés, des hordes de touristes venant dépenser chez les commerçants locaux, comment envisager de se priver d’une telle perspective ? C’est sûr, le Center Parc se fera ici, et pas ailleurs ! »

Le pouvoir de la séduction et de la conviction sur la base de faux arguments

Auréolé d’une attitude responsable, porteur par procuration de la notoriété d’un grand groupe, il fallait entendre un certain élu s’écrier en réunion de débat public à Poligny « Vous vous rendez compte ? Une grande entreprise comme Pierre et Vacances qui s’intéresse à nous, petits jurassiens ? » Autant dire que les dignes représentants de nos collectivités avaient avalé depuis longtemps l’appât, l’hameçon, le fil et la canne à pêche et qu’il fallait s’attendre à découvrir de belles couleuvres lors de la présentation du montage financier « indispensable » à la réalisation d’un Center Parc dans le Jura. Car tout l’art de la communication de PVCP vise à décliner le projet comme une solution clés en main incontournable présentée sous la forme d’un partenariat naturel et évident, dans lequel l’argument trompeur du « retour prévu sur investissement » est le sous-jacent d’une logique de séduction-conviction de laquelle l’interlocuteur néophyte aura du mal à s’extirper sans les connaissances et l’expérience requises en matière de négociation commerciale et financière à un certain niveau. Et à la question (posée à PVCP en réunion de débat public) : « Puisque vous nous décrivez votre projet comme si sûr et rentable, pourquoi ne le financez-vous pas vous-même, par un emprunt obligataire ? » on s’entend répondre : « S’agissant d’une opération longue, nous n’intéressons pas les investisseurs qui recherchent des rendements à court terme, les collectivités, dans leur approche patrimoniale sont donc des partenaires naturels et privilégiés pour réaliser ce type d’investissement… » Quel bel enfumage pour occulter la santé financière dégradée de PVCP et son « credit rating » qui n’inspirera aucune confiance à un gestionnaire averti ! A noter ici que le projet d’un Center parc à Roybon (Isère) lancé en 2007 (donc avant la crise de 2008) ne fait pas appel (hormis les VRD pris en charge par les collectivités) au financement public via une SEM, comme il est prévu à Poligny.

Un financement « original » où l’acteur économique PVCP n’investit rien !

L’opérateur de tourisme a donc tout prévu pour placer habilement la collectivité au cœur d’un mécanisme redoutable au sein duquel les décideurs politiques sont les faire-valoirs responsables et obligés du développement et de la création d’emplois, PVCP réalisant de son côté une belle opération financière sur le dos des contribuables locaux « embarqués » malgré-eux dans la belle aventure collective de l’esprit d’entreprendre, version capitalisme néo-libéral décomplexé… Tout ceci pourrait être envisagé sous un angle vaguement louable, audétail fondamental près que les règles élémentaires du risque entrepreneurial sont entièrement faussées, PVCP n’apportant (hormis une somme initiale dédiée à l’achat du site forestier et estimée en hypothèse haute à 3 Mios€) AUCUN FONDS PROPRES pour la réalisation de son Center Parc, ni AUCUNE GARANTIE TANGIBLE adossée aux engagements contractuels que le groupe s’engage à prendre en ce qui concerne les loyers d’exploitation futurs sensés « sécuriser » le projet. Comprenons bien ici que tous les risques de défaillance financière liés à la nature économique même d’un projet qui bénéficie à une entreprise privée sont portés par des entités publiques, PVCP se servant des collectivités comme d’un bailleur de fonds hybride, à mi-chemin entre une banque et une société de capital-développement, mais sans les garanties bancaires formelles associées au financement ni la contrepartie d’une quelconque prise de participation dans le capital du groupe !

Les chiffres-clés, remarques et commentaires

Le projet Center Parc de Poligny est globalement dimensionné à hauteur de 170 Mios€ TTC, qui se décomposent grossièrement comme suit :

● 65 Mios sont nécessaires à la réalisation de la bulle et de ses équipements associés : cette somme est apportée par une SEM (Société d’Economie Mixte) financée majoritairement (de 51% jusqu’à 85% du capital social, par règle statutaire légale) par les collectivités publiques via des apports en capital social et des emprunts bancaires (dont on ne sait pas s’ils nécessitent des garanties formelles) et/ou obligataires.

► On remarquera au passage l’importance de l’argument maintes fois répété de la présence « rassurante » d’autres investisseurs privés aux côtés des collectivités publiques dans la SEM. En l’absence de toute indication sur la répartition et l’identité desdits investisseurs, il sera alors sans doute pertinent d’observer la répartition connue du capital de la SEM spécifique au projet Center Parc du Rousset en Saône-et-Loire (documentation du Conseil Départemental), qui fait apparaître une répartition publique-privée minimaliste de 84%-16%. Et on relèvera dans ce sens la curieuse sortie prévue des actionnaires privés de la SEM qui récupèrent leur mise initiale (capital et avances en comptes courants) à la 20ème année d’exploitation (année charnière, voir plus loin dans ce paragraphe), sans aucune perspective de profit, ce qui laisse songeur sur la justification de leur présence dans la société…

► Par défaut de données sur les caractéristiques précises des emprunts nécessaires au projet jurassien, on s’interrogera également sur le taux nominal bancaire de 2,80% au regard del’intérêt facial élevé de 6,875% d’un emprunt obligataire de 16 Mios€ observé sur la documentation émanant du Rousset. La matérialisation de cette dette obligataire met d’ailleurs en exergue le caractère erroné de l’argument de PVCP concernant le désintérêt des investisseurs financiers classiques (voir plus haut).

● 15 Mios, à la charge des collectivités, sont nécessaires pour les VRD (Voirie et Divers Réseaux, soit la construction des accès routiers, conduites d’eau et équipements d’assainissement, électricité, etc.).

Au vu des nombreux questionnements techniques concernant notamment la capacité d’approvisionnement en eau (plus de 500 m3 quotidiennement requis), on peut légitimement s’interroger sur de possibles surcoûts financiers qui interviendraient lors de la réalisation initiale, ou à terme, consécutivement à des aléas climatiques imprévus. A titre d’exemple et pour faire face à la sécheresse de sa source, le village de Chalesmes a dû approvisionner cet été son réservoir communal avec des camions-citernes d’eau en provenance de la source de la Papeterie, site prévu pour le captage principal de l’eau nécessaire au Center Parc.

● Les 90 Mios restants représentent le prix de vente des 400 cottages par PVCP. Ces résidences touristiques sont financées en VEFA (vente sur plan) par des particuliers bénéficiant de mécanismes de défiscalisation (25% avec la loi Censi-Bouvard) et d’investisseurs institutionnels en quête de placements de rendement.

► Par effet d’échelle, on peut évaluer la réalisation d’un cottage à un prix de revient ne dépassant pas 50.000€ HT et estimer ainsi une marge opérationnelle minimale de 50 Mios€ concernant la seule activité de promotion immobilière de PVCP.

● PVCP estime que le paiement des échéances liées aux emprunts sera compensé, pendant les 20 années correspondant à la durée de l’amortissement, par les loyers d’exploitation qu’il s’engage à reverser à la SEM.

► Cette anticipation est contradictoire avec l’engagement contractuel de PVCP, matérialisé par la conclusion d’un bail ferme sur seulement 12 ans, renouvelable par un bail 3/6/9 classique. Au regard de la complexité juridique en matière de baux commerciaux et en connaissance des nombreux témoignages d’investisseurs particuliers ayant financé des produits immobiliers du groupe (et qui ont vu leurs loyers s’effondrer à l’issue du bail ferme initial), on accordera une confiance toute relative dans cette perspective de « sécurisation » du financement.

► Notons au passage que la notion effective de retour sur investissement ne peut être envisagée qu’à partir de la 20ème année d’exploitation, les produits de loyers n’étant plus affectés par les charges financières et pouvant être assimilés à du résultat courant avant impôts, pour autant que toutes les données prévisionnelles soient respectées et que des travaux de rénovation de la bulle ne soient pas à prévoir à ce moment-là : les chocs répétés de forte amplitude thermique auxquels la structure high-tech des verrières de l’Aqua Mundo va être confrontée (en hiver -15°c à l’extérieur vs +29°c à l’intérieur) pourraient la faire vieillir rapidement et après 20 ans les travaux de maintenance risquent être très élevés.

► Le capital social investi au départ du projet pourra ainsi, et seulement à compter de cette date, être compensé par des dividendes ou, si les bénéfices ne sont pas distribués, servir à financer d’autres projets. Il sera toutefois juste de considérer que les recettes fiscales locales induites (taxe foncière, CET et taxe sur les séjours, environ 1 Mio/an) viendront partiellement compenser cette absence de rentabilité des fonds propres pendant la période d’exploitation de 20 ans, approche à modérer cependant par la prise en compte des coûts d’entretien des VRD durant la période.

● Hormis la main d’œuvre requise pour les deux années de réalisation du chantier, quelques 300 emplois permanents sont prévus pendant l’exploitation du parc, mais en réalité 210 ETP (équivalent temps-plein), du fait de l’importance du nombre de contrats à temps partiel concernant principalement les postes d’agents d’entretien.

► Il est important de souligner que la réalisation d’un Center Parcs ne créera pas d’emplois ex-nihilo, s’agissant d’une offre concurrente à d’autres activités touristiques existantes. La mise en œuvre d’emplois (à bas prix) ici ne fera que supprimer des emplois là-bas, voire en détruira plus qu’elle n’en crée. Pour Nadia Donati dans Reporterre : « Simplement grâce aux économies d’échelle permises par la concentration des touristes dans un camp unique, Pierre et Vacances va d’emblée détruire le double du nombre d’emplois de ceux « créés » par le Center Parc ».

● Des retombées indirectes (non estimées) sont attendues pour l’économie locale, du fait de la présence des clients du Center Parc.

► Selon l’avis du CESER Aquitaine (concernant la réalisation d’un Center Parc en Lot-et-Garonne) : « Il est prévu de créer sur le site un espace de vente de produits du terroir (idem pour le projet polinois, avec une offre de produits de la région Franche-Comté, N.d.A), cela renforce le caractère “autocentré” du complexe, en retenant la clientèle sur le site au lieu de l’encourager à découvrir le territoire. Selon plusieurs enquêtes, plus de 3/4 des clients des Center Parcs ne sortent pas des sites durant leur séjour, cela réduit d’autant les perspectives de retombées attendues sur l’économie locale ».

Center Parc : un concept porteur, mais pour combien de temps encore ?

Si l’on décide de faire abstraction du contexte inacceptable de recours aux finances publiques locales pour mener à bien le projet, il convient en tout état de cause de s’interroger sur la durée de vie du « concept produit Center Parc ». Dans ce sens, bien que l’on doive reconnaître que la machine commerciale du groupe PVCP a jusqu’à présent plutôt très bien fonctionné, des interrogations naissent aujourd’hui. Vieux de plus de 40 ans, les Center Parcs ont connu un bel engouement dès leurs débuts aux Pays-Bas, l’idée « moderne » permettant de profiter toute l’année d’une infrastructure qui offre une illusion de paradis tropical sans se déplacer trop loin de chez soi a séduit des milliers de familles en quête de tranquillité et de vacances « réussies », comblant de bonheur les enfants de la tranche d’âge des 6-14 ans qui peuvent ainsi barboter dans l’eau de l’Aqua Mundo et profiter d’un environnement abrité constamment régulé à 29°, quelles que soient les conditions climatiques extérieures. Belle réussite donc que le concept Center Parc, mais reste à se demander combien de temps il continuera de séduire ?

Le cycle de vie du « produit Center Parc » en question

Un séjour touristique spécifique est à considérer comme n’importe quel produit de consommation et traverse donc les phases successives de la vie d’un produit dans son environnement (lancement, croissance, maturité et déclin). Pour ce qui concerne le « produit Center Parc », son cycle de vie semble se situer en fin de la phase de maturité, si l’on en juge par l’action marketing et commerciale que PVCP déploie autour de son concept. Cette politique (traditionnellement usitée pour prolonger le plus longtemps possible la vie d’un produit rentable et retarder sa phase de déclin) peut être ici illustrée par la multiplication d’offres promotionnelles ainsi que par de nouvelles « options » qui surfent avec les tendances socio-psychologiques actuelles, notamment les attentes de clients en mal de communion avec la nature ou avides de sensations de bien-être. L’image du concept initial est ainsi relookée par le biais d’une forte communication en direction d’activités accrocheuses du type « Parcours-Aventure », « Cool-Jump » et « Toboggan Master-Blaster » au Parc des Trois-Forêts en Lorraine, ou «  Cenote Pool » (piscine permettant de nager en observant les poissons au milieu des coraux) et autres bains d’aromathérapie ou douches sensorielles au nouveau parc du Bois aux Daims dans la Vienne. De plus, la réservation des séjours est de plus en plus déléguée à des sites partenaires spécialisés en booking hôtelier, ce qui peut également trahir un engouement moindre de la clientèle visée, PVCP devant élargir son champ de communication quitte à rétrocéder une partie de sa marge à des opérateurs extérieurs. En aparté, la communication du groupe relative au remplissage à 100% de son tout nouveau Parc du Bois aux Daims laisse d’ailleurs quelque peu songeur lorsqu’on découvre qu’il était tout à fait possible de réserver un séjour au début de l’été, tout en bénéficiant d’une remise…

Un positionnement prix/produit concurrencé

Enfin, la baisse généralisée du pouvoir d’achat des classes moyennes fait émerger les prémices d’une nouvelle tendance de fond qui commence à sérieusement concurrencer les activités de PVCP : celle d’un tourisme locatif moins onéreux, plus direct et authentique, révélé par l’engouement croissant en direction des sites de covoiturage et de mise à disposition de logements privatifs auprès d’hôtes locaux (Blablacar et Airbnb pour les plus connus). Dans une autre catégorie, celle des classes sociales aisées, la qualité de la capacité d’accueil d’un Center Parc ne semble guère satisfaire les exigences d’un public de plus en plus en attente de prestations personnalisées haut de gamme. Et pour ce qui concerne le tourisme en provenance de l’étranger, citons l’analyse de Jérôme Tourbier pour le magazine Atlantico : « Ne considérer le tourisme français que par les groupes Accor, Club Med ou Pierre et Vacances est une erreur stratégique grave à l’heure où les voyageurs internationaux recherchent l’unicité de l’expérience et le sur-mesure rendu possible par la distribution numérique. » Il faut en effet bien se résoudre à constater que la France a perdu (pour la première fois en 2014) sa place sur le podium des nations touristiques (en termes de recettes), le tourisme en région ne voyant pas se développer d’entreprises de tailles intermédiaires dont les prestations sont en rapport avec les attentes de la clientèle internationale.

La dénaturation et le pillage en règle de l’image touristique locale

Qui plus est, le Jura bénéficie d’une notoriété de « tourisme nature » et séduit une clientèle de plus en plus nombreuse en quête de valeurs authentiques, grâce une politique de communication historique déclinée autour du thème « Le pays où l’homme s’épanouit ». Cette stratégie historique de différenciation confère à ce beau département un caractère préservé, cher aux jurassiens, qui séduit par sa simplicité et son authenticité, tout en permettant la mise en avant des produits du terroir ainsi que la promotion de ses charmantes communes et de ses remarquables sites architecturaux. Ce serait une erreur de penser que « l’offre Center Parc » est complémentaire de l’offre touristique naturelle du Jura, elle est en fait contraire à son attractivité et à son essence-même. En ce sens, l’avis du CESER Aquitaine peut parfaitement être adapté au Jura, c’est-à-dire que les atouts et l’image de marque du département « peuvent bien plus constituer un argument commercial pour le porteur du projet que l’inverse (…) et bénéficient à l’opérateur sans pour autant que l’offre Center Parc ne corresponde à la stratégie touristique des collectivités, mais bien plus à celle de Pierre et Vacances ». Dans la continuité de ce raisonnement, on pourra d’ailleurs également chercher à comprendre l’évolution de la stratégie de développement de PVCP visant désormais à « couvrir » le territoire national par un « maillage » de Center Parcs régionaux d’une capacité de 400 cottages, si ce n’est donc qu’à profiter de l’image touristique des territoires concernés et/ou d’une capacité de financement potentiellement supportable par les collectivités… Et ce qui amène aussi à s’interroger sur le fait que, en mettant sur le marché de nombreux nouveaux lits (à court terme : 5 Center Parcs et un Village Nature), le taux d’occupation pourrait donc mécaniquement s’effondrer.

Conclusion

Outre les insupportables aspects de captation de fonds publics à des fins d’intérêts privés, il serait donc extrêmement dommageable qu’un produit touristique de masse vienne dénaturer l’identité touristique jurassienne en y mêlant l’image de plantations tropicales implantées artificiellement dans une structure qui fait figure de verrue dans un décor forestier naturel. A l’heure où l’on observe une affirmation progressive d’une prise de conscience citoyenne et collective du respect de notre environnement et de la préservation de nos conditions de vie menacées par le réchauffement climatique (du à l’activité humaine), un tel projet ne correspond en aucune mesure avec les enjeux de société nationaux et locaux actuels. Et il est pour le moins douteux que les collectivités puissent soudainement et unilatéralement envisager un tel déploiement financier pour la réalisation d’un projet aux perspectives de réussite incertaines, parachuté par un groupe qui s’affiche comme le chantre du développement durable à des fins purement mercantiles. L’utilisation de tels moyens dédiés à une approche économique réfléchie et cohérente avec les besoins du territoire serait bien plus un vecteur de création d’emplois pérennes et utiles, sur tous les plans. Dans la logique de l’argumentation décrite plus haut, on imaginera facilement (ce qui est d’ailleurs bien le sens de la démarche portée par l’association Initiative Développement Jura) l’arbitrage des sommes pressenties en direction de l’aide au financement pour l’implantation de micro-projets d’agriculture écologique et de permaculture, de structures touristiques hôtelières haut de gamme de taille moyenne, l’extension d’un vignoble qui ne cesse de gagner en lettres de noblesse, ou encore le soutien au financement de résidences à destination des personnes âgées. C’est sur ces terrains-là que les contribuables jurassiens attendent leurs élus !

Principaux liens :

 

Source:
https://blogs.mediapart.fr/pierre-emmanuel-scherrer/blog/220316/le-hold-de-pierre-et-vacances-sur-les-finances-des-collectivites-locales 

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- Jurassic Center Parcs à Poligny

Posté par admin le 23 mars 2016

Jurassic Center Parcs à Poligny

GILLES FUMEY 12 OCTOBRE 2015 

(MISE À JOUR : 13 OCTOBRE 2015)

 

Après Roybon où s’étaient affrontés les Zadistes et les partisans de l’ouverture d’un Center Parc, un nouveau projet de bulle touristique chauffée voit le jour dans le Jura.

Au moment où se prépare la COP-21, nous viennent du Jura des nouvelles alarmantes. Non pas que les dinosaures de Loulle se soient réveillés après avoir laissé leurs traces remontant à 155 millions d’années. Mais une autre espèce de dinosaures de l’action publique s’est manifestée au printemps sous la forme d’investisseurs mystérieux, habillés d’une façade respectable appelée joliment Pierre & Vacances. Cette multinationale du tourisme de masse confisque sur la planète des zones préservées remarquables (forêts, montagnes, littoraux, villes) pour ses intérêts propres et ceux d’une seule classe sociale à qui on offre le bonheur dans des bulles tropicales. La nature est mise en scène au prétexte que les touristes réclament des aires de jeu. Mais le tourisme n’est-il pas autre chose que ce que Pascal avait stigmatisé comme le « divertissement » ? Au XXIe siècle, n’est-on pas en droit d’attendre qu’il soit ce qu’il devrait toujours être : la rencontre de l’autre ?

Destination alléchante ?

Ainsi donc, le tonnerre est tombé non loin de l’abbaye de Baume-les-Messieurs d’où sont partis les fondateurs de Cluny, à Château-Chalon patrie du vin jaune, à un jet de pierres de la vigne de Pasteur à Arbois. Quel coup de tonnerre ? Une offre présentée de manière alléchante par l’homme d’affaires Gérard Brémond : une bulle tropicale chauffée à 29°C, y compris pendant les hivers où le mercure peut descendre à – 20°C. Une bulle, donc, garnie de 400 chalets en bois, nommés « cottages » dans le projet, construits dans une forêt infestée de tiques sur un plateau karstique sans eau, troué comme un emmenthal. Le tout à proximité d’une ancienne route royale devenue Nationale 5 reliant Paris à Genève et son aéroport international.

La position géographique semblait être un atout après les difficultés de Roybon (Isère) et sa forêt humide. Là, c’est tout l’inverse. Pas d’expropriation à prévoir, la ville de Poligny pouvant céder plusieurs centaines d’hectares de forêts d’un seul tenant. Pas d’espèce animale rare à protéger. Pas de concurrence sur ce créneau touristique, dans une région pourtant très peu dense où les seules villes à moins de 100 kilomètres de distance sont Dijon, Besançon, Dole, Lons-le-Saunier. L’absence de métropole comme bassin d’alimentation touristique ne semble pas inquiéter la société qui compte sur les Suisses pourtant peu amateurs de ce genre de loisirs et qui accélèrera la rotation des touristes deux fois par semaine, sur les Allemands voire les riches Russes.

Ayant travaillé pourtant dans le plus grand secret pendant deux années, Pierre & Vacances dévoile son plan au printemps 2014 à la population locale. Les élus (de tous bords) sont de mèche, flairent la bonne affaire avec un méga-projet qu’ils mettraient au compte de leur mandature. Quasiment aucune contestation publique n’a été faite avant la réunion de la commission nationale du débat public dont les travaux ont été clos en septembre 2015. Le Conseil général du Jura et la région Franche-Comté auront à financer une large part des 170 millions d’euros d’investissements et infrastructures, aménagements. Pour la multinationale, c’est une manière de drainer l’argent public pour des retombées très aléatoires (les principales entreprises de tourisme en France sont actuellement en surcapacité et voient leur chiffre d’affaires global baisser). Le prix des bungalows est largement surévalué et d’une pérennité douteuse. Pierre & Vacances rend captifs ses partenaires qui ne peuvent se retirer une fois le contrat signé, sauf à accepter une perte financière lourde. Les partenaires sont les propriétaires des cottages et les collectivités qui ont les équipements. Pierre & Vacances n’est jamais propriétaire, seulement exploitant et gérant des baux commerciaux. Les risques ne sont pas partagés mais endossés seulement par les collectivités et les particuliers.

Les emplois créés ex nihilo se monteraient à 300, soit 220 ETP (équivalent temps plein). Une paille, vu la hauteur de l’investissement. Les types de contrats de travail concernent donc beaucoup de travail à temps partiel, peu qualifié, précaire, faiblement payé (dans d’autres Center Parcs, beaucoup sont à 9 quelques heures par semaine, le week end le plus souvent, offrant l’équivalent d’un salaire permettant juste d’amortir le déplacement pour aller au travail).

Développement non durable

L’incantation du développement durable ne vaut pas cher. Pierre & Vacances passe des accords en 2013 avec TUI qui pratique le low cost aérien. En 2014, il lance une campagne de communication avec un camion de vente tracté sur la neige en haut des pistes de La Plagne pour y vendre des sodas et des burgers. Le même camion a été monté sur radeau tiré en mer pour la campagne 2015. Tous les sites de Pierre & Vacances participent à l’artificialisation des sols qui nie le capital agricole, leur rôle dans la régulation du climat et des précipitations en particulier. Quelle peut être la relaxation dans un espace clos où tout est artificiel et… se réclame pourtant de la nature ? Dans le Center Parc des Trois Forêts (Moselle), on compte 357 plantes d’origine cambodgienne. Où est l’utilité écologique de ces serres dans des régions de climat continental ? Certains villages et bourgs s’inquiètent, à juste titre, de l’origine de l’eau nécessaire au fonctionnement du projet. D’où viendra-t-elle ? A quel coût ? Avec quelles conséquences ?

Parler de développement durable alors que le patron de Pierre & Vacances a soixante dix-neuf ans, est-ce pertinent ? Que deviennent les orientations de Gérard Brémond lorsque ses successeurs seront à la direction ?

Des projets alternatifs ?

La commission nationale du débat public a mobilisé beaucoup de monde. Présidée par Claude Brévan, une personnalité de haute qualité qui a su interroger les initiateurs du projet et les associations, elle a permis de mettre les questions sur la table et de mettre les politiques au même niveau d’écoute que les citoyens. Une association s’est constituée avec la ferme intention d’aboutir à mettre en chantier des projets de territoire basés sur une charte, ciblant l’eau, les services aux personnes âgées, le développement de l’agriculture biologique. Wait and see, comme on dit. Mais la tension est forte dans la région. Les zadistes sont prêts à intervenir s’il le faut.

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Pour en savoir plus : une association très active, le Pic Noir

Geographica a publié sur les bulles tropicales dans le monde

Source:
http://www.okawan.com/actualites/monde/jurassic-center-parc-a-poligny,157523979,GO

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- Center Parc (Isère), super-golf (Landes) : la braderie des espaces naturels au nom de « l’attractivité du territoire »

Posté par admin le 17 mai 2015

Center Parc (Isère), super-golf (Landes) : la braderie des espaces naturels au nom de « l’attractivité du territoire »

 

Dans ces deux nouveaux Grands Projets Nuisibles portés à notre connaissance récemment, il ne s’agit plus d’irriguer quoi que ce soit, ni d’un aéroport, ni d’un centre commercial géant, ni de parquer mille vaches dans une ferme-usine, mais d’objectifs encore plus élitistes et plus menaçants pour de vastes zones naturelles humides recouvertes de forêts ou de landes : le tourisme haut de gamme. Ces deux cas sont celui du Center Parc de Roybon dans l’Isère et celui de Tosse, dans les Landes. Dans les deux cas, comme d’ailleurs à Sivens et à Notre-Dame des Landes, ce sont des barons locaux socialistes qui portent le projet, au nom du développement local, de l’emploi, et de « l’attractivité du territoire ». Mais je ne doute pas que des barons de droite fassent de même, n’hésitez pas à me les signaler.

ELITISME, PROJETS POUR LES PLUS RICHES

Projets « élitistes » et « tourisme haut de gamme », ai-je écrit. Cela devrait être une question sensible pour des élus socialistes. Henri Emmanuelli défend le projet de golf des Landes, à Tosse (avec tout ce qui va avec : hôtel de luxe, habitations, commerces, dessertes routières…) en évoquant « Palm Spring en Californie » (Politis, cette semaine), un « resort » qui n’est pas particulièrement réputé pour sa fréquentation populaire. Il se défend ainsi : « le monde du golf a évolué, on y voit des pratiquants de toutes sortes ». Je ne doute pas qu’il y ait eu des changements, mais selon la dernière enquête que je connais sur les pratiques sportives des Français, le golf comptait, en 2010, 500.000 pratiquants en France, environ 1 % de la population des plus de 18 ans. Chiffre à comparer avec les 26 millions de Français qui pratiquent régulièrement un sport, avec les 7 millions qui pratiquent un sport de raquette, autant pour les sports d’équipe. Je cite cette étude, qui s’intéresse aussi à la structure sociale des différentes pratiques sportives : « Les sports de riches sont : la voile, les sports d’eau douce (aviron, canoë-kayak), le golf ou les sports d’hiver. » Fermez le ban.

Même histoire pour les Center Parcs, dossier sur lequel le site Basta a publié un excellent article intitulé « Subventions indécentes, destruction de l’environnement, précarité de l’emploi : un « Center Parcs » suscite la colère ». J’en ai repris de courts extraits en annexe, mais lisez le tout. Ces lieux de vacances (dans le cas présent plus de 1000 cottages sur 200 hectares) sont certes en apparence moins élitistes que le golf, surtout celui de haut niveau qu’on veut nous vendre dans les Landes. Mais je fais quand même le pari que plus de 90 % de ceux qui y séjournent (et qui séjourneraient dans celui qui est en projet, plus huppé que la moyenne) font partie des 10 % les plus riches. J’attends un démenti et je m’engage à le publier s’il me parvient. S’agissant de la multinationale Pierre et Vacances, l’élitisme concerne aussi un aspect moins connu mais décisif : le modèle économique de ce groupe repose largement sur une niche fiscale (voir en annexe). Dans Pierre et Vacances, il y a vacances, mais surtout il y a l’investissement dans la « pierre », grosses niches à l’appui. A nouveau, je parie que plus de 90 % de ceux qui profitent de cette niche font partie des 10 % les plus riches.

Voilà pour le qualificatif « élitiste ». Venons-en à l’attractivité.

ATTRACTIVITE, PIEGE A… COLLECTIVITES

Le culte de l’attractivité du territoire est un piège à développement humain, social et écologique. Il est vrai que pour avoir eu deux occasions d’être à la tribune avec Henri Emmanuelli, une fois sur son terrain, une fois sur le mien, je n’ai pas senti vibrer en lui la moindre fibre écologique. J’ignore si cela a changé car c’était avant la « grande crise ». Il m’avait même qualifié de « pessimiste » lorsque j’avais fait état de mon inquiétude sur le monde dans lequel risquaient de vivre mes petits-enfants, en mettant en avant son propre optimisme. Dommage d’ailleurs, car sur bien d’autres aspects de la critique du néolibéralisme, nous étions d’accord.

Quoi qu’il en soit, ceux des élus locaux qui n’ont que l’attractivité à la bouche l’emploient dans un sens bien précis et bien réducteur : attirer des entreprises, des capitaux, mais aussi des touristes « venant de loin », car ceux-là dépensent plus que les autres en moyenne sur le territoire. Et ça, c’est bon pour le « développement local ». Ils sont capables de dépenser des sommes folles (voir l’annexe) pour « attirer » ces acteurs en sacrifiant des patrimoines naturels de grande valeur écologique ou esthétique, cette valeur qui ne se mesure pas en euros.

Or, « une autre attractivité est possible », celle qui fait du territoire un lieu du bien vivre durable, qui le rend attractif pour ceux qui y vivent, qui participent à sa vitalité, qui entendent bien y rester et y travailler, mais attractif aussi pour des visiteurs ou voisins qui y trouvent des beautés (naturelles, bâties et humaines) dont on a pris soin, et des valeurs que l’on partage, à l’opposé des valeurs élitistes à la sauce Palm Spring.

Mais l’emploi ? C’est important non ? Absolument, j’y ai même consacré cinq billets récemment. Or ce que mettent en avant les barons locaux « attractivistes », c’est un nombre absolu d’emplois qu’ils attendent, avec presque toujours un grand écart entre leurs attentes affichées et le résultat final. Or cette façon d’argumenter est socialement, écologiquement et surtout économiquement « insoutenable ». Socialement d’abord, parce que la qualité et la durabilité des emplois sont souvent douteuses (voir l’annexe), d’autant que ces grands élus n’ont aucun pouvoir sur la façon dont les groupes privés investisseurs vont créer et gérer les emplois promis. C’est comme avec le CICE…

Ecologiquement indéfendable ensuite : afficher avec fierté un nombre d’emplois attendus sans se préoccuper de la nature de l’activité et de ses dommages écologiques, cela devrait être désormais proscrit.

Mais surtout, même en ne retenant que le critère de l’emploi il est économiquement stupide de raisonner ainsi, dans l’absolu, sur un seul projet, sans réfléchir au « potentiel en emplois utiles » de la même dépense affectée à divers projets alternatifs. Or les opposants à ces deux projets ne manquent pas d’idées sur ce qui pourrait faire du bien dans ces territoires, sous la forme de dizaines de « petits et moyens projets utiles » dont l’ensemble serait bien plus riche en emplois ayant du sens dans des activités préservant l’environnement et le lien social. Si vraiment ces élus veulent mettre en avant l’emploi (de bonne qualité, utile et soutenable) alors chiche ! Qu’ils mettent en place des groupes de travail pluralistes issus principalement de la société civile : ces derniers trouveront en quelques semaines de quoi créer beaucoup plus d’emplois pour la même dépense publique. Voyez d’ailleurs en annexe les précisions indispensables sur l’économie du projet, le coût public exorbitant par emploi créé, et le fait que tout le modèle économique s’effondrerait s’il ne bénéficiait pas d’une scandaleuse niche fiscale.

ANNEXE : extraits du long article du site Basta sur le projet de Center Parc, par Sophie Chapelle

« Ce qu’il faut retenir, c’est que le projet va générer 468 équivalents temps plein », a récemment déclaré le maire, Serge Perraud, sur France 3 Alpes. Auxquels s’ajouteraient 349 emplois à temps partiel, d’après les chiffres communiqués par Pierre et Vacances. Soit 697 contrats au total. Des promesses d’emplois qui auraient conduit la commune de Roybon à « brader » au groupe 200 hectares de terrain « à 30 centimes d’euros le mètre carré au lieu de 18 euros pour le terrain constructible », selon le collectif Pour Chambaran sans Center Parcs. Le maire refuse pour l’heure de préciser le prix de la vente.

Une bouffée d’oxygène pour l’économie locale ? 48 % des emplois seront dans le secteur du nettoyage. Et certains seront très précaires : douze heures par semaine en moyenne, soit 370 euros par mois… Les collectivités – région Rhône-Alpes, Conseil général de l’Isère, communauté de communes, syndicat des eaux… – misent pourtant sur le projet en débloquant plus de 37 millions d’euros d’argent public.

Les contribuables mettent aussi la main à la poche via les niches fiscales qui permettent au groupe Pierre et Vacances d’attirer des épargnants pour acheter puis louer ses cottages aux vacanciers. Venez « investir dans l’avenir vert » invite ainsi ses dépliants. Acheter des locations meublées permet de bénéficier « jusqu’à 8 333 euros par an de réduction d’impôt pendant 9 ans ». Et ce, grâce au dispositif « Censier-Bouvard », une niche fiscale pour les loueurs de logement meublé que Pierre et Vacances met allègrement en avant pour revendre ses logements 230 000 euros minimum. « Le système permet de bénéficier d’un avantage fiscal de 11 % sur le prix de revient d’un investissement (plafonné à 300 000 €) et d’une récupération de la TVA », décryptent des élus Europe Écologie-les Verts, farouchement opposés au projet. Pour cela, l’investisseur, qui peut être un particulier, doit s’engager à louer son bien pendant 9 ans à un gestionnaire, en l’occurrence le groupe Pierre et Vacances. L’investisseur peut ensuite déduire de ses impôts jusqu’à 3 660 euros par an, et récupérer également la TVA (19,6 % sur la valeur du bien).

L’association d’opposants estime le montant cumulé des subventions publiques directes et indirectes à 113,9 millions d’euros. « Ramené au nombre d’emplois allégué (468 équivalents temps plein), cela donne un ratio de plus de 243 000 euros par emploi, dénonce Stéphane Peron. C’est plus de dix années de salaire payé d’avance, charges incluses : de quoi aider de nombreuses entreprises locales à embaucher du personnel de proximité à temps plein ! ». Le dispositif Censier Bouvard est vertement contesté par les élus et militants EELV. « Ce système a été maintenu par un amendement en séance de M. Cahuzac », dénonce Olivier Bertrand, conseiller général écologiste de l’Isère.

L’amendement au projet de loi de Finance 2013 a en effet été déposé le 14 novembre en séance par l’ancien ministre du budget, seulement quelques jours après avoir reçu en entretien le PDG de la multinationale Pierre et Vacances. « Le lobbying a dû être intense en coulisse », dénonce EELV qui a commandé un rapport sur cette niche fiscale. « Si ce dispositif tombe, c’est le financement même du Center Parc qui s’écroule », assure Olivier Bertrand.

Source:
http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2014/12/06/center-parc-isere-super-golf-landes-la-braderie-des-espaces-naturels-au-nom-de-%C2%AB-l%E2%80%99attractivite-du-territoire-%C2%BB/

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- Center Parcs et ZAD : Roybon, un village coupé en deux

Posté par admin le 12 mai 2015

par Laurent Burlet | 11 mai 2015


Depuis cinq mois, quelques hectares de la forêt de Chambaran, à 60 kilomètres de Grenoble, sont occupés par des militants opposés à un projet de Center Parcs. La présence de ces zadistes a mis le village de Roybon sous tension, coupé entre pro et anti-Center Parcs. Reportage.

center-Parc-Oui-Non-Rue89Lyon

Grande rue de Roybon, 1 300 habitants, un vendredi d’avril. Deux femmes discutent sous le soleil matinal. L’une est retraitée, l’autre est enseignante dans un lycée professionnel de Beaurepaire à 25 kilomètres de Roybon. Les deux ont accroché un petit panneau « Oui à Center Parcs », sur un carreau d’une fenêtre pour l’une et sur un bout de volet pour l’autre.

« Comme tout le monde ici », disent-elles.

Dans cette rue étroite du principal bourg des Chambaran, en Isère, on affiche son soutien à l’énorme projet immobilier et touristique porté par le groupe de loisirs Pierre et Vacances.

Ce plateau fortement boisé culmine à 700 mètres d’altitude entre le Vercors et la Drôme des collines. C’est là que devrait ce construire un nouveau village vacances Center Parcs.

« Et encore, disent-elles, avant il y avait beaucoup plus de choses affichées. Il y avait aussi des ballons. »

Mais le mauvais temps a eu raison de ces décorations remplacées un temps par les guirlandes de Noël.

« Et les zadistes sont venus en arracher », ajoute la retraitée.

Dans le bourg, on ne dit pas qu’on est contre le Center Parcs

Le Center Parcs : un investissement de 387 millions d’euros
Ce projet doit accueillir en 2017, sur 200 hectares de la forêt de Chambaran (à Roybon), un millier de cottages, des commerces et des restaurants autour de l’«Aquamundo», une bulle transparente maintenue à 29 degrés avec piscine.
Cela représente un investissement de 387 millions d’euros porté par la société Pierre et Vacances.

Et c’est parti pour une énumération de ce que font et sont ces zadistes qui squattent dans la forêt, à trois kilomètres de chez elle. « On l’a vu sur M6 », précisent les deux voisines, en faisant référence aureportage d’« Enquête exclusive » de mars dernier réalisée en caméra cachée.

Ils sont « drogués », « alcoolisés », « ils siphonnent les réservoirs des véhicules », « ils sont sales ».

« Les femmes ne se lavent pas et leurs chiens mangent leurs crottes », finit la retraitée.

« Une collègue m’a dit qu’ils donnaient des Kinder aux enfants », croit savoir Edith, l’enseignante, qui trouve cela manifestement suspect. Et qu’on ne leur parle pas d’un éventuel dialogue ou rencontre avec eux : « On n’en veut pas ».

« Mon visage est connu, tient à préciser l’enseignante. Ils prendraient ça pour une provocation. Et j’ai déjà reçu des insultes sur Facebook ».

Les deux voisines ont participé aux deux manifestations de décembre contre les zadistes et pour soutenir le projet de Center Parcs, provisoirement à l’arrêt depuis une décision du tribunal administratif de Grenoble.

L’enseignante avance l’argumentaire pro-Center Parcs, qui tourne essentiellement autour des emplois qu’un tel projet touristique pourrait générer, alors que le « village se meurt », parlant des fermetures en décembre de la perception et du collège l’année dernière :

« Quand je me suis installée avec mon compagnon dans le village, il y a trois ans, on était le plus jeune couple. On avait 25 ans ».

Edith, enseignante et habitante de Roybon. ©LB/Rue89Lyon

Edith, enseignante et habitante de Roybon. ©LB/Rue89Lyon

A dix mètres, un homme discute avec le curé du village. « C’est un contre, lui, là-bas », glisse la retraitée.
Renseignements pris, cet habitant se définit d’abord comme « mitigé » avant de concéder qu’il est plutôt contre. Dans le bourg, on ne dit pas qu’on est contre le Center Parcs.

« Ici, l’immense majorité des Roybonnais sont « pour », affirme le curé. Ils voient un village qui s’étiole avec des magasins qui ferment et des gens qui déménagent. Le plus gros employeur reste l’EPHAD ».

 

« La communiste » qui donne à manger aux zadistes

Dans la rue principale, passe alors une voiture grise conduite par une vieille dame.

« C’est elle ! s’emporte la riveraine retraitée, elle donne à manger aux zadistes. Elle les a fait venir ».

Quelques heures plus tard, nous avons rencontré cette personne, Michelle Pistone, qui habite juste au dessus de la grande rue.

Michelle Pistone, chez elle, dans le bourg de Roybon. ©LB/Rue89Lyon

Michelle Pistone, chez elle, dans le bourg de Roybon. ©LB/Rue89Lyon

Les travaux suspendus par le tribunal de Grenoble
Le 23 décembre, le juge des référés du tribunal administratif de Grenoble a suspendu l’arrêté du 3 octobre 2014 du préfet de l’Isère qui avait délivré une autorisation « loi sur l’eau » à Pierre et Vacances pour la construction d’un Center Parcs sur la commune de Roybon (en Isère).
Sur le fond, le juge des référés a surtout considéré que les mesures compensant la destruction de l’environnement propre à cette zone des Chambaran étaient insuffisantes :
« [le tribunal] a estimé qu’un doute existait quant à la suffisance des mesures prévues par l’arrêté pour compenser la destruction de zones humides qu’entraînera la réalisation du projet ».
Cette décision du juge des référés a stoppé les travaux qui avait déjà du mal à avancer du fait des zadistes.
Une quarantaine d’hectares a quand même été défrichée (environ la moitié de ce qui est prévu).
La décision sur le fond est attendue en juin prochain.

Dans le village, cette ancienne institutrice de 80 ans est connue comme « la communiste ». Mais cette étiquette ne lui convient guère. Elle trouve que ça fait trop « stalinien » alors qu’elle se sentirait plutôt « libertaire ». Elle était militante de l’École émancipéequand elle enseignait dans un village des environs de Roybon.

« C’est grâce aux militants des années 70/80 que la région n’est pas devenue un désert scolaire. Parents d’élèves, élus, enseignants, syndicalistes ouvriers ont empêché de nombreuses fermetures de classes. On avait même réussi à faire rouvrir une école : celle de Murinais qui existe toujours. »

Elle fait partie des rares Roybonnais à afficher publiquement son opposition au Center Parcs.

Elle est de toutes les réunions publiques et se fend notamment de nombreuses lettres aux élus du maire au président du département de l’Isère. Et, oui, elle conduit quelques fois trois kilomètres pour rendre visite aux zadistes en leur apportant de la nourriture.

« En faisant mes courses, j’ai dit au gérant du Petit Casino que, grâce aux zadistes, il améliorait son chiffre d’affaires ».

La réputation de la militante était faite. Depuis, elle a arrêté de monter de la nourriture constatant que d’autres leur apportaient déjà de la nourriture.

« Je dis toujours bonjour même si certains ont arrêté de me saluer. On sent de la hargne mais c’est surtout de l’ignorance. Les gens devraient monter voir les zadistes, qui pourraient leur offrir du muguet ».

Depuis l’installation des zadistes, elle regrette que le terrain soit laissé aux « pro ». Elle préfèrerait que les manifestations contre le Center Parcs se déroulent ici et non pas à Grenoble, comme la dernière en date, le 2 mai.

« Avec mon cousin, on ne se parle plus »

La route s’élève en direction du bois des Avenières squatté actuellement par les zadistes. Un petit kilomètre avant d’arriver, les panneaux et banderoles affichent d’autres orientations :

« Zadiste, continue le combat » ; « Non au Center Parcs »

Les anti-Center Parcs : contre la destruction de l’environnement
Le principal argument développé est celui de la préservation de la nature. Les « anti » défendent surtout une zone humide, berceau notamment d’une rivière, l’Herbasse, qui coule dans la Drôme voisine. Selon eux, le Center Parcs risque de mettre en péril la ressource en eau.
Ils s’appuient sur l’avis défavorable rendu par la commission d’enquête publique « loi sur l’eau » qui estime que 110 à 120 ha de zone humide (au lieu des 70 ha avancés par Pierre et Vacances) seront détruites ou impactés par le projet.

Si le Center Parcs voit le jour, cette petite route de campagne où l’on croise à peine une voiture dans la matinée sera empruntée par 4 000 à 5 000 véhicules les jours des chassés-croisés.

C’est ce que redoutent les riverains qui affiche leur opposition au projet de Pierre et Vacances. Ils forment les opposants historiques. Ils acceptent de nous parler si nous leur garantissons de ne pas citer leurs noms. Mais dans un village où tout le monde se connaît ou presque, l’anonymat reste très relatif. Ces « anti », membres fondateurs de l’association « Pour Chambaran Sans Center Parcs » (PCSCP), sont fatigués des tensions qui règnent dans le village.

« Quand nous descendons faire les courses, on ne nous répond plus quand nous disons bonjour ».

Pour leur retraite, le couple a retapé la ferme familiale. Lui ne se voyait pas habiter ailleurs après une vie active passée à l’aéroport de Grenoble, dans la plaine de Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs, à 40 minutes de là. Il est amer :

« Avec mon cousin, qui est premier adjoint, on ne se parle plus. On nous accuse de vouloir faire mourir le village. C’est faux de dire que Roybon se meurt. La population ne baisse pas et le chômage est moins important ici qu’au niveau national. Des gens habitent ici, au calme, et vont travailler à une vingtaine de kilomètres à Saint-Marcellin ou la Côte-Saint-André ».

Sa femme ajoute, en boucle :

« Je n’aurais pas cru qu’on en arrive là. Ça va laisser des traces ».

Et la réconciliation ne se fera pas sur le dos des zadistes. Ce couple comprend leur action. Mais c’est chacun chez soi :

« Je sais qu’on nous accuse de les avoir fait venir. Ce qui est totalement faux. On ne les nourrit pas. On ne veut pas mettre de l’huile sur le feu. On ne veut pas être accusé de les aider ».

Contacté, le président de l’association PCSCT, Stéphane Péron, qui habite la commune voisine de Montrigaud (dans la Drôme) précise la position officielle :

« Notre ligne de conduite est de ne pas entrer sur le terrain, propriété de Pierre et Vacances. Nous, on va devant les tribunaux ».

Cette posture n’empêche pas l’association de faire des communiqués de presse qui sont, dans le contexte local, interprétés comme autant de signes de soutien aux zadistes.

Les « bannis » de Roybon

Pour rencontrer un opposant historique qui accepte de parler à visage découvert, il faut redescendre la route de la ZAD et passer le long du petit lac artificiel qui fait la joie des Roybonnais et des Hollandais, les beaux jours venus.

C’est au dessus de ce plan d’eau que Jean-Marie Brun s’est installé il y a vingt ans avec ses chevaux. Sous le nom « Cheval autrement », ce « psycho somato thérapeute » propose notamment des stages de développement personnel.

Et avec ses stagiaires, il avait l’habitude de se balader dans le bois des Avenières, là où doit s’ériger le Center Parcs.

Jean-Marie Brun, opposant au Center Parcs, a vu un des panneaux conduisant à sa maison arraché. ©LB/Rue89Lyon

Jean-Marie Brun, opposant au Center Parcs, a vu un des panneaux conduisant à sa maison arraché. ©LB/Rue89Lyon

Membre de l’association PCSCP, il a raconté tout le mal qu’il pensait du projet devant les caméras d’Envoyé spécial. Et ça n’a pas plu, au village :

« Pour mon engagement contre le Center Parcs, le maire me retire les terrains que la commune me prêtait gratuitement pour mettre mes chevaux ».

Ces soutiens, notamment sur un blog de Mediapart, évoque un « bannissement » à la manière du Moyen Âge. Ambiance.

Interrogé sur le sujet, Serge Perraud, maire de Roybon (Divers droite), affirme que c’est en raison « d’un manque d’entretien » que la mairie lui a retiré l’usage de ses terrains. La coïncidence reste troublante alors que Jean-Marie Brun occupait ces terrains depuis une dizaine d’années.

Avec le patron d’un des deux bars de Roybon, où il avait l’habitude de déjeuner avec ses stagiaires, ce n’est plus la franche camaraderie.

« Il y a quelques semaines, il m’a dit que je n’étais plus le bienvenu alors que jusque là je m’entendais bien avec lui ».

Jean-Marie Brun a dû se rabattre sur l’autre bar, au début de la grande rue, qui n’affiche pas, fait exceptionnel pour un commerçant de Roybon, un signe distinctif pro-Center Parcs. Une question de commerce :

« Je récupère tous les clients qui se font virer de l’autre bar », nous a confirmé la patronne qui n’en demeure pas moins favorable au projet touristique.

A 62 ans, Jean-Marie Brun a mis en vente sa ferme transformée en ranch. Très amer :

« La ZAD a permis deux choses bien : ça nous a fait connaître et on a pu entrer en contact avec le ministère de l’environnement qui ne nous prenait pas en considération. Mais, elle a eu des effets négatifs. Aujourd’hui, je suis devenu le bouc émissaire désigné, parce que je suis associé aux zadistes ».

 

Au Bon Roy, auberge pro-Center Parcs

Il faudrait être aveugle pour ne pas comprendre dans quel camp le patron du principal bar-restaurant de Roybon se situe. Il n’y a pas seulement une imposante banderole au dessus de l’entrée. Sur le comptoir, trône une boîte pour glisser un bulletin d’adhésion à l’association pro-Center Parcs « Vivre en Chambaran ».

Au mur, des affiches égrenant les principaux arguments favorables au projet. Les autocollants se baladent au milieu des bouteilles d’alcool et des verres.

Sylvain Merle, le patron d'un des deux bars de Roybon. ©LB/Rue8Lyon

Sylvain Merle, le patron d’un des deux bars de Roybon. ©LB/Rue8Lyon

Les pro-Center Parcs : la création d’emplois
En minimisant l’impact sur l’environnement, les « pros » expliquent que le Center Parcs concerne « moins d’un demi pourcent des Chambaran » et que le bois des Avenières impacté est « sans intérêt » sur le plan des espèces végétales ou animales. Ils mettent en avant l’impact sur l’emploi. Le projet doit créer 468 emplois « équivalents temps plein » (700 personnes employées) et générer d’importantes retombées fiscales pour les collectivités locales et notamment pour Roybon : 3,2 millions de taxe locale d’équipement et 1 million de taxe foncière par an.

Sylvain Merle, lyonnais d’origine, a acheté le bar-restaurant il y a une dizaine d’années. Fort en gueule, il lance quelques qualificatifs charmants sur les zadistes : « verrues », « traîne-la-rue » ou encore « mange-merde ».

Quant autres opposants « écolos », il ne les porte pas franchement plus dans son coeur. Il assume en avoir virés quelques uns, dont Jean-Marie Brun, le créateur du ranch « Cheval autrement » :

« Je connaissais ses idées. Mais quand j’ai vu Envoyé spécial, j’ai compris qu’il était en première ligne. Il m’a pris pour un con ».

Il voit un intérêt direct dans le Center Parcs et son chantier. Pendant les trois semaines de chantier, il a augmenté « de 50% » son chiffre d’affaires avec les ouvriers qui venaient déjeuner.

En fin de journée, à l’heure de l’apéro, une poignée de Roybonnais sirotent quelques bières. Il suffit de dire qu’on est journaliste pour lancer le sujet. Il va de soi qu’« Au Bon Roy », tout le monde est « pour ». Au coeur du discours, l’emploi, une fois de plus. Le patron, Sylvain Merle, développe :

« On nous dit que le Center Parcs ne proposera que des emplois mal payés. Et alors ? Aujourd’hui, il faut faire 50 ou 60 kilomètres pour faire un Smic. Avec le Center Parcs, ce sera à trois bornes ».

« Les Roybonnais sont des Républicains, fiers d’être français »

Employé de mairie, artisan ou militaire, ceux accoudés au comptoir sont en accord sur un seul point avec les anti-Center Parcs : « ça va laisser des traces ». Un employé de la mairie décrit la situation :

« Dans les familles, certains ne se parlent plus. Les chasseurs sont divisés également car le bois des Avenières est une très bonne chasse ».

L’employé de mairie poursuit :

« La tension est montée avec l’arrivée des zadistes. Jusque là, les gens pouvaient comprendre qu’on fasse des recours contre le projet. Mais occuper un site illégalement en empêchant les forestiers de travailler, les Roybonnais ne peuvent pas comprendre. On voyait ces marginaux à la télévision. Le lendemain, ils étaient chez nous ».

Quelques semaines après la mort de Rémi Fraisse à Sivens, l’installation d’une nouvelle ZAD a drainé des cohortes de journalistes de la France entière. Cette médiatisation a été décisive selon les partisans du Center Parcs.

Christian Luciani, le président de Vivre en Chambaran, l’association pro-Center Parcs, nous reçoit dans sa maison du bourg de Roybon :

« Quand les zadistes sont arrivés, tout le monde s’est levé comme un seul homme. Les Roybonnais sont des Républicains, fiers d’être français. Ils n’ont pas accepté qu’on viennent chez eux leur dicter ce qu’ils doivent faire en remettant en question l’Etat de droit ».

Christian Luciani, président de l'association "Vivre en Chambaran". ©LB/Rue89Lyon

Christian Luciani, président de l’association « Vivre en Chambaran ». ©LB/Rue89Lyon

Cet architecte, arrivé à Roybon il y a quelques années, pointe une fois de plus le reportage d’Envoyé spécial qui a été « très mal vécu par la population » :

« Les habitants on eu l’impression d’être mal traité par les médias. Nous avons accéléré la mobilisation. Il fallait qu’on parle de nous ».

Le reportage, en donnant largement la parole aux opposants historiques montre surtout comment le précédent maire de Roybon a anticipé l’arrivée du Center Parcs en endettant fortement la commune.

« La gendarmerie tenait certains barrages et nous d’autres »

La ZAD a été installée le 30 novembre, après une manif des anti-Center Parcs. Début du mois de décembre, l’association Vivre en Chambaran et la mairie, main dans la main, faisaient distribuer des petits drapeaux « oui au Center Parcs » tandis que Pierre et Vacances déployait une communication de crise, essentiellement via un site Internet, pour diffuser ses arguments.

Pour montrer « l’adhésion populaire au projet », deux manifestations, les 7 et 14 décembre, ont été organisées, rassemblant à chaque fois entre 1 500 et 2 000 personnes. Pour faire le nombre, les employés des entreprises de BTP et du bois du coin ont été conviés, tout comme l’ensemble des élus du territoire, écharpes en bandoulière.

C’était au moment où les actions des zadistes étaient quotidiennes pour bloquer les travaux de déboisement (avant la décision du tribunal de Grenoble). Christian Luciani décrit ce qu’il qualifie de « violence des zadistes » :

« En décembre, ils ont tagué des cabanes de chantier qui servaient de base de vie aux ouvrier. Ils ont aussi cassé des voitures de vigiles et caillassé des engins de chantier. En mars, un engin forestier a été détruit, le jour où les zadistes faisaient une action ».

Une action des « pro » a marqué les esprits : l’organisation de barrages routiers le samedi 7 février alors que les zadistes organisaient un week-end militant et festif baptisé « Open barricades ».

Christian Luciani raconte :

« On a vécu ce week-end comme une provocation. On s’est dit qu’on allait empêcher leurs soutiens de monter en voiture. On était dans la légalité. Car on a fait des demandes pour bloquer les routes et la préfecture nous l’a accordée. La gendarmerie tenait certains barrages et nous d’autres ».

Cette action a été diversement appréciée. Christian Luciani affirme simplement que « tous les riverains pouvaient passer et que les zadistes ont simplement été embêtés. »

Sa presque voisine, Michelle Pistone, anti-Center Parcs historique, affirme que mêmes des « pro Center Parcs ont été choqués » :

« Des milices ont bloqué les routes. Des Roybonnais ne pouvaient plus entrer chez eux sans montrer un acte de propriété ! »

Interrogés sur le sujet, les zadistes dressent la liste des « violences subies ». L’opération de blocage des routes n’a pas été rééditée.

Chez les zadistes

Au sommet du plateau de la forêt de Chambaran, c’est le territoire des zadistes. En venant de Roybon, il faut passer devant une camionnette de gendarmes qui guettent à un kilomètre de l’entrée de la ZAD.

On arrive devant une ancienne maison forestière, la « Marquise », rebaptisée « MaquiZad », appartenant à l’ONF (Office national des forêts) et aujourd’hui squattée par les fameux zadistes.

En passant au milieu d’un amoncellement de palettes, de pneus et de banderoles annonçant la ZAD, on accède sans difficulté à cette bâtisse devenue la base arrière de la « ZAD de Roybon ». Le terrain occupé, propriété de Pierre et Vacances, est à un kilomètre de la maison forestière.

Ce jour-là, le soleil brille. Des enceintes posées sur le rebord de la fenêtre crachent des standards de la chanson française. Lessive, farniente, bricolage. Après la neige et les températures négatives, le printemps semble se dérouler tranquillement à la ZAD.

Une grande table en bois est dressée devant la maison. Nous pouvons discuter sans difficulté avec les occupants, à l’initiative de Nils, le « responsable média » de la ZAD. Une seule condition : ne pas prendre certains ou certaines en photo. Ils seraient une trentaine à squatter sur le site. Nous en croisons une dizaine.

La poignée de zadistes que nous rencontrons a parfaitement conscience de l’image détestable qu’ils ont auprès de la population de Roybon, surtout depuis le reportage de M6.

« Nous avons très peu relations avec les Roybonnais. C’est l’omerta. »

Nils dresse la liste des « violences subies » essentiellement lors du week-end « Open barricades » des 6 et 7 février derniers :

« Le jeudi, ils ont incendié la cabane de l’entrée avec un cocktail molotov. Le samedi, ils ont bloqué toutes les routes pour accéder à la ZAD. Les gens ont dû laisser leur voiture et monter à pied. Deux véhicules ont été incendiés, un 4×4 a foncé sur un copain, un autre s’est fait taper ».

Ce samedi 7 février, Rémy, un agriculteur de 40 ans de la commune de Dionay (jouxtant Roybon) roulait avec une amie en direction de la ZAD. Bloqué à un barrage tenu par les « pro », il a été reconnu par un voisin comme étant un des principaux opposants. Lui se qui se présente comme « zadiste » fait partie des trois « anti » suivis dans le sujet d’Envoyé spécial.

« C’est une personne que je connaissais qui a le plus crié. Nos enfants ont fréquenté la même école. J’ai fermé ma voiture et j’ai fait marche arrière. Le soir même, cette personne s’en est vantée sur Facebook. Je suis allé porter plainte ».

Rémy, agriculteur sur la commune de Dionay et zadiste. ©LB/Rue89Lyon

Rémy, agriculteur sur la commune de Dionay (à côté de Roybon) et zadiste. ©LB/Rue89Lyon

Dans ce contexte villageois, les zadistes ont jeté leur dévolu sur Saint-Marcellin, la petite ville du coin, à une vingtaine de kilomètres d’ici, dans la plaine de l’Isère. « Là où le dialogue est possible ».

Ils descendent de leur colline les jours de marché pour tenter de mettre en place des actions. Luna, la vingtaine, venue de la ZAD de Sivens, fait sa lessive à la main. Elle raconte :

« On a tendu un grand fil avec des feuilles pour que les passants notent ce que leur inspirait la question « faut-il travailler pour vivre ? ». Les gendarmes sont rapidement venus pour nous dire que nous n’avions aucune autorisation. Des habitants ont pris notre défense ».

Nils, zadiste, habite Saint-Antoine-l'Abbaye, à côté de Roybon. ©LB/Rue89Lyon

Nils, zadiste, habite Saint-Antoine-l’Abbaye, à côté de Roybon. ©LB/Rue89Lyon

Nils, 32 ans, d’origine belge, veut sortir de cette « urgence » dans laquelle sont les zadistes, tournés essentiellement vers la contestation du Center Parcs.

Il veut développer une idée mixant écologie, agriculture et éducation populaire. Le projet doit s’implanter dans les Chambaran, comme une alternative au gigantisme touristique. Pour le moment, il termine des études d’éducateur spécialisé en vivant en colocation à Saint-Antoine-l’Abbaye.

Saint-Antoine-l’Abbaye, terre de hippies

Saint-Antoine-l’Abbaye fait partie des plus beaux village de France. Le panneau l’indique à l’entrée du bourg. Niché contre l’abbaye du XIIIe siècle, à flanc de colline, il ne fait qu’un avec elle. A telle point qu’il en a pris le nom.

Dans le coin, la commune de Saint-Antoine est connu pour une autre raison. Au milieu des années 80, la communauté de l’Arche s’est installée dans une partie de l’abbaye, aujourd’hui entourée également de magasins de souvenirs ou de restaurants pour touristes.

L'abbaye de Sainte-Antoine, à 10 kilomètres de Roybon. ©LB/Rue89Lyon

L’abbaye de Sainte-Antoine, à 10 kilomètres de Roybon. ©LB/Rue89Lyon

Cette communauté a été fondée par Lanza del Vasto, connu en France pour avoir participé à la lutte du Larzac. Celui-ci se réclamait autant de Jésus que de Gandhi.

Une cinquantaine de personnes vivent dans ce grand bâtiment, d’autres effectuent des stages (payants) sur la « communication non-violente ». A l’image de Nils, le zadiste, qui y a passé un an.

Ils ne perçoivent pas de revenu mais sont nourris, blanchis en plus d’être logés. Fort logiquement, plusieurs membres anciens ou actuels de l’Arche sont parmi les opposants historiques au Center Parcs. Parmi eux, ils sont quelques uns à avoir participé aux actions de « désobéissance civile ».

Daphné Vialan et Tchandra Cochet vivent aujourd’hui dans la communauté.

Daphné Vialan et Tchandra Cochet, deux membres de la communauté de l'Arche. ©LB/Rue89Lyon

Daphné Vialan et Tchandra Cochet, deux membres de la communauté de l’Arche. ©LB/Rue89Lyon

Daphné, 29 ans, raconte ce qu’a été sa vie pendant les trois premières semaines de décembre :

« On se mettait dans les zones de sécurité quand ils bûcheronnaient ou devant les engins. On a également arraché les piquets qui délimitaient ce qu’il fallait couper ou pas. Nous avons réussi à bloquer la déforestation ».

La moitié de la zone a quand même été défrichée. Aujourd’hui, les deux ne regrettent pas leur action. Mais ils sont inquiets de la tournure des événements. Daphné le dit :

« Aujourd’hui, j’ai envie de mettre mon énergie à pacifier les relations dans le territoire. On n’arrive pas à parler. J’ai été à une manif des « pro », je ne me suis jamais autant fait insulter. Au bar, c’est la même chose, le ton monte très vite ».

Tchandra, 27 ans, a grandi à l’Arche. Avec deux autres membres de la communauté, il a rencontré la maire du village pour faire part de son inquiétude :

« Je me sens concerné par le fait de faire descendre la tension. On veut réfléchir à la manière de vivre ensemble. La maire du village est garante de cela ».

Pour le moment, la seule chose qu’a faite la maire de Saint-Antoine en direction des « anti » est de ne pas avoir accroché une nouvelle banderole « Bienvenue au Center Parcs » que toutes les communes du coin ont suspendue.
Comme à Dionay (voir la photo ci-dessous).

Comme dans la plupart des villages des alentours de Roybon, une banderole votée par le conseil municipal. Ici à Dionay. ©LB/Rue89Lyon

Comme dans la plupart des villages des alentours de Roybon, une banderole votée par le conseil municipal. Ici à Dionay. ©LB/Rue89Lyon

A peine mise en place, la banderole avait en effet été décrochée pendant la nuit. On n’est pas à Roybon mais bien à Saint-Antoine.

La surenchère des politiques

Traits tirés, paroles hésitantes et coups de sang inattendus, le maire de Roybon, nous reçoit, en journaliste de passage. Serge Perraud, semble épuisé.

Le maire de Roybon, Serge Perraud ©LB/Rue89Lyon

Le maire de Roybon, Serge Perraud ©LB/Rue89Lyon

Les mots sont pleins de reproche contre les « médias » :

« Tous les journalistes sont venus. Même le Canard enchaîné. »

Il nous tend l’article qui relate la rumeur du coin : « les zadistes sont payés 90 euros par jour ». Dans le coup, il y aurait la Frapna (une association écologiste), les Verts et même le Front de gauche, selon le maire. Serge Perraud persiste :

« Les zadistes sont achetés. J’ai de bonnes informations. »

On n’en saura pas davantage sur ce complot. Le maire divers droite de Roybon est coutumier des déclarations fracassantes. Élu en 2014, il n’est pas homme à calmer les esprits. Pour le grand malheur des opposants qui auraient souhaité qu’il « prenne de la hauteur » puisqu’il est arrivé alors que le projet était déjà sur les rails et le permis de construire déposé.

Serge Perraud reconnaît toutefois « une mauvaise communication vis-à-vis des riverains opposés au projet » :

« On n’a pas anticipé le problème quasi personnel de quelques Roybonnais ».

Le maire nous dit qu’il n’a rien contre les opposants mais dans la phrase suivante les accuse d’être pour une grande part des « bobos écolos des villages des alentours ». Quant aux zadistes, ce sont des « khmers verts ».

Serge Perraud est à l’unisson des principaux politiques isérois (à l’exception des écolos), de droite comme de gauche, qui soutiennent mordicus le Center Parcs. Le maire de Roybon s’appuie sur la récente élection du député UMP Jean-Pierre Barbier comme conseiller départemental du canton pour affirmer que « 90% des Roybonnais sont favorables au projet ».

Malgré cette majorité soviétique en faveur du projet, Serge Perraud éprouve quand même le besoin de panser les plaies. Il tient une solution pour « rabibocher » tout le village :

« Le Center Parcs va permettre d’apaiser les tensions. Je vais pouvoir semer et faire s’aimer tout le village ».

Et si le Center Parcs n’est pas construit ? « Il se fera », persiste l’optimiste maire de Roybon :

« Pierre et Vacances va trouver toutes les solutions techniques nécessaires ».

On est prié de le croire.

Source:
http://www.rue89lyon.fr/2015/05/11/center-parcs-zad-roybon-village-coupe-en-deux/

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- Lot-et-Garonne : une Zone à défendre sur les terres du futur Center Parcs ?

Posté par admin le 30 avril 2015

Lot-et-Garonne : une Zone à défendre sur les terres du futur Center Parcs ?

L’idée de créer une ZAD dans la forêt des Landes de Gascogne est lancée sur les réseaux sociaux.

Lot-et-Garonne : une Zone à défendre sur les terres du futur Center Parcs ?
Le futur Center Parcs doit être implanté en plein coeur de la forêt des Landes de Gascogne. Les compromis de vente des terrains ont déjà été signés.© 

ARCHIVES T. S.
Il n’y a pas que sur le terrain que les Zadistes s’activent. Ca bouge aussi sur les réseaux sociaux. Parmi les idées avancées, revient celle de la constitution d’une Zone à défendre à Pindères, sur les terres du futur Center Parcs. Et si tous ne semblent pas d’accord pour s’installer immédiatement dans la forêt des Landes de Gascogne, la réflexion est lancée. Un groupe Facebook, intitulé « Zad de Casteljaloux pour empêcher Center Parcs et ses bulles d’air » a ainsi été créé il y a trois jours. Il comptait déjà, ce jeudi matin, 299 membres.

« Sauver la forêt’

Ces derniers pointent du doigt la disparition de 127 hectares de forêt et dénoncent un monde « où l’argent est roi et prévaut sur les animaux, les végétaux et même les générations futures ». Ils mettent également en avant le problème de l’eau « désormais payante et en bouteilles, car polluée par l’homme, donc privatisée par l’État ». Sur ce même groupe, on s’inquiète d’une prochaine étape, où cette fois,  »ce serait l’air qui serait privatisé »… Et de prendre pour exemple celui qui nourrit les dômes des Center Parcs, chauffés à 29°C toute l’année. Dômes qui seraient gourmands en énergie et donc polluants.

 

- Lot-et-Garonne : une Zone à défendre sur les terres du futur Center Parcs ? dans Actualités
Le lieu d’implantation du futur Center Parcs.© PHOTO  »SO »

 

Des réserves

Le projet d’implantation d’un Center Parcs par Pierre & Vacances, soutenu par la Région et le Département, a déjà, en mars dernier, dû faire face à l’avis négatif du Conseil économique, social et environnemental de la région (Ceser)qui, dans un rapport, a estimé qu’il n’apporterait « aucune réelle plus-value à l’offre touristique régionale » et que les retombées, en terme d’emploi notamment, ne seraient pas à la hauteur de l’investissement.

Des critiques auxquelles les défenseurs du Center Parcs, Pierre Camani, président du Conseil départemental, et Raymond Girardi, président de la Communauté de communes des Coteaux et Landes de Gascogne, en tête, avaient alors répondu en rappelant, notamment, que 300 emplois devaient être créés à terme sur le site.

 

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© PHOTO  »SO »

Source:
http://www.sudouest.fr/2015/04/30/lot-et-garonne-une-zone-a-defendre-sur-les-terres-du-futur-center-parcs-1908395-3755.php

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- Pierre et Vacances : Gérard Brémond réclame (encore!) une prolongation du dispositif Censi-Bouvard, dossier complet.

Posté par admin le 1 janvier 2015

Souvenons nous que ce dispositif est à 100% inspiré, commandé, impulsé par ce très puissant lobbyiste, qu’est Gérard Brémond , le PDG créateur de cette entreprise, et que, comme le relevait déjà en 2009 le journal « les échos », il est ironiquement surnommé , dans les couloirs de l’Assemblée, « amendements Brémond ».
Depuis quelques mois, de nombreux députés demandent l’abrogation de ces lois, sans succès .
A chaque fois ce PDG, qui parle à l’oreille des ministres, revient à la charge, donne ses ordres et gagne ….
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- De quoi le Center Parcs de Roybon est-il le nom ?

Posté par admin le 27 décembre 2014

De quoi le Center Parcs de Roybon est-il le nom ?

27 DÉCEMBRE 2014 |  PAR JÉRÔME SOLDEVILLE Lire la suite… »

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- Derrière Center Parcs, un groupe en difficulté qui survit grâce aux cadeaux de l’Etat

Posté par admin le 20 décembre 2014

Derrière Center Parcs, un groupe en difficulté qui survit grâce aux cadeaux de l’Etat

ANDREA BAROLINI (REPORTERRE)

jeudi 18 décembre 2014

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- Center Parcs de Poligny, les partisans finissent par faire une réunion publique.

Posté par admin le 20 décembre 2014

Center Parcs de Poligny : « on n’était pas obligé de faire ce débat »

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- Pour faire grossir sa bulle, Center Parcs drague les pouvoirs publics

Posté par admin le 15 décembre 2014

Pour faire grossir sa bulle, Center Parcs drague les pouvoirs publics

Pour faire grossir sa bulle, Center Parcs drague les pouvoirs publics
(Crédit photo : Wikimedia)
Enquête – Ce week-end, de nouvelles manifestations ont eu lieu à Roybon, dans l’Isère. Mais l’appétit du groupe Pierre et Vacances, derrière le projet, ne faiblit pas. Il prévoit même de « mailler tout le territoire ». Comment ? Explications.

Sur la place du village de Roybon, une banderole « Center Parcs, un avenir pour notre territoire » répond aux graffiti« Non au Center Parcs » qui longent les départementales iséroises. Chaque dimanche, des milliers d’habitants favorables au projet manifestent contre l’installation d’une ZAD (zone à défendre) par les opposants. Depuis que les tractopelles ont fait leur entrée, le 20 octobre dernier, dans la forêt des Chambarans, la paisible commune de 1 300 âmes est tiraillée.

Sous les projecteurs à cause de sa résonance avec Sivens, le projet de Roybon n’est pas une exception. Depuis le rachat du concept néerlandais de « tourisme nature » par Pierre et Vacances en 2001, les Center Parcs poussent comme des champignons sur le territoire français. De la Moselle à l’Eure, en passant par la Somme, l’Aisne et le Loire-et-Cher, cinq domaines accueillent déjà près d’un million de visiteurs chacun par an. D’ici à 2018, leur nombre devrait doubler. « Le principe de Center Parcs, c’est le tourisme de proximité. Nous ciblons les personnes qui vivent dans un rayon de 200 kilomètres, explique Jean-Michel Klotz, directeur général adjoint du groupe Pierre et Vacances.On en construit tous les deux ans jusqu’à ce que le territoire soit correctement maillé. » Prochaine ouverture : le Center Parcs des Trois-Moutiers, dans la Vienne où les cottages sont déjà sur pied. Puis viendront ceux de Saône et Loire et du Jura, où les enquêtes publiques sont sur le point d’être lancées. Si tout se passe selon les plans de l’entrepreneur, dans quatre ans, dix minivilles d’une capacité d’accueil de 2 000 à 5 600 vacanciers, seront installées sur un total de 2 085 hectares de forêts. Center Parcs occupera alors la superficie de la ville de Chambéry.

Gourmande en terre, la branche « écotourisme » de Pierre et Vacances l’est aussi en argent public.« Le groupe est un champion des montages financiers », souligne Philippe Debard, chargé de mission à l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) de Lorraine, auteur d’une étude sur l’implantation du Center Parcs du Domaine des Trois forêts en Moselle. « Cela peut paraître surprenant, mais ici, le Groupe n’a déboursé que 25% du coût total du projet. » Sa stratégie, un brin alambiquée, est bien huilée. Explications.

Etape 1 : chercher un territoire déshérité

Loudun, dans la Vienne ; Roybon, en Isère ; Poligny, dans le Jura… Qu’ont en commun les sites sur lesquels le groupe Pierre et Vacances décide de s’implanter ? « Leur environnement naturel et la proximité de la clientèle, explique Jean-Michel Klotz, chargé du développement au sein de Pierre et Vacances Center Parcs. On regarde la zone de chalandise, les axes d’accès ferroviaires et autoroutiers », énumère-t-il encore. En resserrant la focale, un autre point commun émerge : le déclin économique qui frappe ces bassins de vie. Dans le cas isérois, « on parle d’une zone extrêmement déshéritée, ni touristique comme dans les stations de montagne, ni industrielle comme à Grenoble, explique Christian Pichoud, vice-président du conseil général de l’Isère chargé de l’économie touristique et de la montagne. On est donc très heureux que le Center Parcs vienne rééquilibrer les choses. » Dans la Vienne, le bassin d’emploi concerné « vit surtout de la production de melon », explique Joël Pageot, responsable du Pôle emploi de Loudun. Dans le Jura, l’affinage de comté reste le secteur qui offre le plus de débouchés. En Moselle, le territoire périclite depuis que l’usine de chaussures Bata est repartie en République tchèque. Quant au village de Roybon lui-même, qui par le passé vivait de l’industrie textile, le pronostic vital est engagé. « La moitié de la population a plus de 50 ans, le nombre d’habitants a chuté de 1 500 à 1 300 ces dix dernières années, note le maire, Serge Perraud. La Poste et la gendarmerie menacent de fermer, l’école est sur le point de perdre une classe, les banques projettent de retirer le dernier distributeur. L’EPHAD(Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, ndlr) est devenu le seul employeur du village : c’est l’exode. »

Les chiffres du ministère de l’Economie assombrissent encore le tableau : entre 2000 et 2012, la dette de la commune a explosé, passant de 599 à à 5 200 euros par habitant. Dans ces circonstances, les 900 000 euros de taxe de séjour annuelle que pourrait rapporter le complexe touristique sont plus que bienvenues. « Quand vous dites aux gens qui ont soif : “on va vous donner de l’eau”, ils ne s’interrogent pas sur la couleur de l’eau », lâche Myriam Laïdouni-Denis, porte-parole du groupe Europe Ecologie - Les Verts (EELV) en Isère.

Etape 2 : promettre des emplois…

« Ce type de projet crée des emplois non délocalisables, ça ne se refuse pas », confirme Denis Brunellière, conseiller pour les équipements touristiques au conseil général de la Vienne. Dans le département, les 600 postes à pourvoir ne sont pas passés inaperçus. « Avant même l’ouverture des recrutements, on avait reçu 2 500 candidatures spontanées », souligne Loïc Pageot,responsable Pôle emploi chargé du recrutement pour Center Parcs. Ce besoin criant d’activité était le même en 2010, lors de l’implantation du Center Parcs de Moselle. Sur les 600 salariés embauchés, 59% étaient auparavant au chômage et 11% bénéficiaient du revenu de solidarité active (RSA), selon l’Insee. Dans la Vienne, comme en Moselle, Center Parcs deviendra finalement le premier employeur du bassin d’activité.

« De l’emploi oui, mais quel emploi ? », s’interroge Myriam Laïdouni-Denis. A l’Insee, Philippe Debard confirme ses craintes :« Center Parcs, ce sont des petits salaires et des petits horaires ». Parmi les salariés du Center Parcs de Moselle, « 60% touchent le smic horaire, dont près de la moitié seulement 319 euros par mois, du fait d’un contrat de travail hebdomadaire de neuf heures, en tant qu’agent technique de nettoyage », lit-on dans son étude. Ainsi, les 697 emplois promis par Center Parcs en Isère tombent à 468 une fois convertis en équivalents temps plein. « Ce sont des postes en pointillés, qui impliquent beaucoup de trajets », souligne Myriam Laïdouni-Denis. « Il y a des gens à qui cette organisation convient très bien, rétorque Christian Pichoud, défenseur du projet au sein du conseil général de l’Isère. Et contrairement aux stations de ski, ce sont des emplois à l’année, il n’y a pas de lits froids. » Son dernier argument : la taille du groupe, qui « implique la présence de représentants du personnel et constitue une garantie sur les conditions de travail ». Un optimisme qui résiste mal à l’examen des Center Parcs existants. En Moselle, l’Insee a relevé un turnover de 30% chez les employés, tandis que, ces dernières années, la vie du Center Parcs de l’Aisne a été émaillée par des conflit sociaux, les salariés dénonçant en 2012 « de graves problèmes de salaires et de conditions de travail », selon les mots de la CGT. Ce bilan sévère mérite tout de même quelques nuances. Les salariés de Center Parcs bénéficient d’un treizième mois et d’embauches pérennes. « A Roybon, 80% seront en CDI », souligne Jean-Michel Klotz, de Pierre et Vacances.

… et des retombées économiques

« Au-delà des emplois directs créés sur le chantier, puis sur le site, l’implantation d’un Center Parcs entraîne, pour nos territoires ruraux, de fortes retombées économiques », poursuit Denis Brunellière, au conseil général de la Vienne. « Les offices du tourisme et les commerçants se réjouissent de voir les vacanciers arriver par milliers », note Joël Pageot, à Pôle emploi. Seul bémol, Pierre et Vacances promet des séjours passés à buller plutôt qu’à vadrouiller. « Le système incite à vivre en vase clos », résume Philippe Debard, de l’Insee. Une étude réalisée par le groupe en 2012 auprès des vacanciers du domaine de Laon, dans l’Aisne, confirme : 76% d’entre eux n’envisagent pas d’escapades hors du site. « On observe clairement une tendance chez les consommateurs à préférer l’expérience simulée, vécue dans un contexte de plus en plus spectaculaire et extravagant, à la réalité », note Antonnella Caru, chercheuse en marketing dans un article paru dans La revue française de gestion. Une analyse contredite par Center Parcs. « Comme les séjours s’allongent, les gens passent plus facilement une journée à l’extérieur », assure Jean-Marie Klotz.« Même si les sorties ne concernent que 10% des visiteurs, 10% sur 300 000, c’est toujours ça de pris, rétorque le maire de Roybon. Ça pourra aider le jeune boucher qui vient de s’installer à tenir sur la durée. » Le commerçant ne pourra miser que sur ces quelques vacanciers échappés. Pour nourrir, sur place, ses milliers de résidents, Pierre et Vacances fait appel à Eléor, l’un des leaders mondiaux de la restauration collective.

Malgré ces occasions manquées, l’impact sur le territoire n’est pas nul. En Lorraine, l’Insee dénombre « une trentaine d’emplois générés par l’activité du domaine, et plus de 90 emplois par la consommation de ses salariés ». Dans le Jura, certains regardent ces promesses de dynamisme d’un œil inquiet : « Si les gens viennent s’installer ici, c’est pour être tranquilles, estime Véronique Guislain, présidente du collectif de vigilance citoyenne Le pic noirUne ville qui se crée du jour au lendemain et 2 000 personnes qui arrivent et repartent en voiture chaque semaine, c’est un sacré bouleversement dans un milieu rural paisible. Parce que, ici, 2 000 habitants, c’est une ville », précise-t-elle dans un rire franc.

Etape 3 : se faire désirer 

Tandis que ses projets se concrétisent dans l’est, Pierre et Vacances prospecte dans le Lot-et-Garonne. « Pour faire en sorte que les Toulousains et les Bordelais puissent profiter du concept », explique Jean-Marie Klotz. Entre les communes des Landes, de Gascogne et celles du Val-d’Albert, semaine après semaine, la presse locale relaie les appels du pied des élus et les hésitations du promoteur. La Saône-et Loire et le Jura ont connu cette phase de suspens. « Que le meilleur gagne », lançait en 2012 Rémi Chaintron, président du conseil général de Saône-et-Loire, à l’époque convaincu que le groupe trancherait entre les deux projets. Finalement, les deux ont été retenus. A la région Rhône-Alpes, on parle même, sous couvert d’anonymat, de « chantage à l’implantation et à la création d’emplois », avant de nuancer : « c’est un cas classique de mise en concurrence territoriale : si le Center Parcs ne trouve pas son compte ici, il ira s’implanter ailleurs ».

Etape 4 : faire financer les infrastructure par les partenariats public-privé

Pour décrocher la timbale, les élus sont donc prêts à débourser. D’un territoire à l’autre, leur soutien prend des formes variées. Dans la Vienne, les collectivités se sont laissé tenter par le partenariat public-privé. « Le complexe touristique passe par une Société d’économie mixte (SEM), qui réunit l’ensemble des collectivités », explique Denis Brunellière. Dans un premier temps, chacun verse son obole : 19,3 millions pour le département, 13 pour la région Poitou-Charentes et 1 million pour la communauté de communes. A cela s’ajoutent 15 millions de subventions versées directement par l’Etat. Une fois cette somme rassemblée, les collectivités peuvent lever des fonds auprès d’investisseurs publics ou privés, comme le Crédit agricole ou la Caisse des dépôts et consignations. Finalement, les 138 millions d’euros de coût d’infrastructures seront pris en charge par la SEM, dans laquelle Pierre et Vacances n’a pas mis un sou.

En Isère, le montage financier diffère. Le département se porte directement acquéreur, pour 7 millions d’euros, des parties communes du futur complexe. De son côté, la région Rhône-Alpes a décidé de verser, en 2009, une subvention du même montant, au titre du soutien à l’emploi et au développement durable. « Dans le cas où le projet se poursuit, c’est grâce à cet investissement que les cottages pourront être certifiés HQE, haute qualité environnementale » explique-t-on au sein du conseil régional. De son côté, le syndicat des eaux investit gros pour construire une nouvelle station d’épuration – « dimensionnée selon les besoins de Center Parcs », selon Christian Pichoud – et pour rénover le réseau d’eau existant. « On en avait bien besoin, on avait 70% de déperdition », se justifie Serge Perraud, le maire de Roybon. A l’image des autres collectivités, la commune se plie en quatre pour accueillir Center Parcs. Pour les besoins du projet, le plan local d’urbanisme a été révisé et le terrain sera vendu 30 centimes le mètre carré, contre 18 euros pour les particuliers. « Ce terrain n’aurait de toute façon rien rapporté, se justifie Serge Perraud. Là, on gagne 600 000 euros, ce n’est pas rien. Et on considère que ce prix attractif est un investissement. » De son côté, Center Parcs revendra ses cottages plus de 3 000 euros le mètre carré.

Etape 5 : faire financer les cottages à grand renfort de niches fiscales

On touche alors la deuxième astuce du groupe. Center Parcs ne finance pas lui-même ses résidences hybrides, à mi-chemin entre le bungalow et le chalet. « On vend des hébergements à des investisseurs privés, institutionnels ou particuliers », explique Jean-Marie Klotz. Cette trouvaille née dans les années 1970 et baptisée « nouvelle propriété » est l’idée phare de Gérard Brémond, l’inoxydable pédégé de Pierre et Vacances. Un système qui a, lui aussi, largement bénéficié de la générosité des pouvoirs publics. Le principe ? L’acquéreur du cottage signe un bail pour neuf ans pendant lesquels Pierre et Vacances gère le bien et lui reverse un loyer. Pendant toute cette période, le propriétaire bénéfice d’attractives réductions d’impôts, la niche dite « Censi-Bouvard ». Mis en avant sur le site du groupe, ce dispositif permet au propriétaire de se voir exonérer jusqu’à 3 666 euros d’impôts par an pendant neuf ans tout en récupérant la TVA de son investissement.« Pour les EPHAD, ces déductions d’impôts ont une justification sociale », estime Jean-Marie Chosson, élu EELV à la région Rhône-Alpes. « Mais les plus gros bénéficiaires sont les mastodontes du tourisme. » Fortement contesté par quelques députés, le dispositif devait arriver à échéance en 2012 et disparaître alors de sa belle mort.

C’était sans compter l’influence de Gérard Brémond. Le 30 octobre 2012, l’homme d’affaires était reçu dans le bureau de Jérôme Cahuzac (voir l’agenda de ce dernier ). Le 14 novembre, celui qui était alors ministre délégué au Budget présente, devant l’Assemblée, un amendement prolongeant le dispositif Censi-Bouvard. Le texte est adopté dans la foulée. En matière de lobbying, le pédégé de Pierre et Vacances n’en serait pas à son coup d’essai. Selon le journal Les Echos qui, en 2007, dressait son portrait, certains textes sont surnommés « les amendements Brémond » dans les couloirs de l’Assemblée.

Pourtant, les vents jusqu’ici favorables à Pierre et vacances pourraient tourner. En 2012, le montant d’abattement fiscal du dispositif Censi-Bouvard est passé de 25% à 11% de la valeur du bien. « La dynamique fiscale est moins forte, reconnaît Jean-Michel Klotz, le modèle va évoluer. » Dans les Center Parcs en projet, comme ceux de la Vienne et de l’Isère, les investisseurs institutionnels, non concernés par la niche fiscale, achètent plus de cottages que les particuliers. Parmi eux, des mutuelles, des banques et la Caisse des dépôts et des consignations. « C’est encore pire que des niches fiscales, c’est un établissement public qui verse directement de l’argent à Center Parcs,s’emporte Stéphane Peron, ancien conseiller fiscal qui a pris la tête de l’opposition au Center Parcs de Roybon. La CDC est censée utiliser l’épargne des Français, notamment le livret A, pour financer des projets d’intérêt général, comme le logement social. Là, elle sert clairement un intérêt privé. »

Niches fiscales, investissements institutionnels, subventions et participations directes des collectivités, agacent profondément Jean-Marie Chosson. « Avec tout cet argent, on pourrait soutenir l’artisanat, les Scop, renforcer des circuits courts, développer un écotourisme mieux réparti sur le territoire et mettre en avant les atouts de la région », souligne l’élu. Sur cette dernière mission, Pierre et Vacances répond présent. « Les tenants du projet disent qu’il est représentatif de l’identité jurassienne, souligne Véronique Guislain, à Poligny. Avec une bulle tropicale à 29°C ? Je reste perplexe… »
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Source:
http://www.terraeco.net/Pour-faire-grossir-sa-bulle-Center,57736.html
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- Subventions indécentes, destruction de l’environnement, précarité de l’emploi : un « Center Parcs » suscite la colère

Posté par admin le 4 décembre 2014

Subventions indécentes, destruction de l’environnement, précarité de l’emploi : un « Center Parcs » suscite la colère

PAR SOPHIE CHAPELLE 4 DÉCEMBRE 2014 Lire la suite… »

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- Sivens, Notre Dame des Landes, Center Parcs en Isère… Les cinq projets les plus décriés de France

Posté par admin le 4 décembre 2014

Sivens, Notre Dame des Landes, Center Parcs en Isère… Les cinq projets les plus décriés de France

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- Center Parcs de Roybon : élus, zadistes, écolos… qui veut quoi ?

Posté par admin le 4 décembre 2014

Center Parcs de Roybon : élus, zadistes, écolos… qui veut quoi ?

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- En Isère, l’implantation contestée d’un Center Parcs ( Le Figaro )

Posté par admin le 26 novembre 2014

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Reprise à but informatif:

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En Isère, l’implantation contestée d’un Center Parcs

Des opposants à l'implantation du complexe touristique lors d'une manifestation le 16 novembre.
 

VIDÉO – Malgré l’avis défavorable de la commission d’enquête publique, le préfet a donné son feu vert à la construction du complexe touristique dans le massif des Chambaran, classé zone naturelle sensible.

• Quel est ce projet?

À l’automne 2007, la société Pierre & Vacances entame les premières démarches auprès de la ville de Roybon, dans l’Isère, pour installer un Center Parcs dans le massif des Chambaran. 1000 cottages, un espace aqualudique, des boutiques et restaurants, ainsi qu’une salle de congrès seront déployés sur environ 200 hectares. La vaste base de loisirs devrait s’accompagner de la création de 700 emplois permanents, dont 468 à temps plein, et générer 12 millions d’euros par an de retombées économiques, indique le protocole d’accord signé entre l’État et Pierre & Vacances.

L’investissement global est évalué à 387 millions d’euros. Le conseil général participe à hauteur de 15 millions d’euros, répartis entre la modernisation des réseaux d’eau et d’assainissement ainsi que l’aménagement des voies d’accès et de stationnement. La communauté de commune participera pour 4,5 millions d’euros aux travaux d’assainissement. La région Rhône-Alpes doit débloquer 7 millions d’euros destinés à la formation.

• Pourquoi est-il contesté?

Comme à Sivens ou Notre-Dame-des-Landes, le «Center Parcs de la forêt de Chambaran» est qualifié de «grand projet inutile et imposé» par ses détracteurs. Ils s’appuient sur l’avis négatif d’une enquête publique publiée en juillet dernier : «À l’examen de toutes les observations, tant écrites qu’orales, du public (…) et après avoir auditionné des experts, la commission émet unanimement un avis défavorable au projet». Absence de délimitation et de caractérisation de la zone humide, sous-évaluation de la surface détruite et impactée, insuffisance des mesures compensatoires, risques de crues et d’érosion… Au total, douze points rédhibitoires sont exposés. «Le site est sensible sur le plan environnemental, avec la présence de deux Zones Naturelles, de corridors écologiques et d’un site Natura 2000», rappelle la commission.

Les anti font aussi le parallèle avec le barrage de Sivens. Un projet pour lequel la Commission publique a rendu un avis positif et où 13 hectares de zones humides doivent être détruites contre 76 à Chambaran. Ces zones humides jouent notamment un rôle pour les nappes phréatiques qui alimentent une centaine de communes en eau potable. Le projet met aussi en péril l’habitat de près de 35 espèces animales et végétales protégées.

Par ailleurs, sur les 727 observations du public recueillies dans l’enquête, 60 % y sont opposés.

• Qui sont ces opposants?

L’implantation du village est contestée par les défenseurs de l’environnement. La fédération de pêche de la Drôme, la fédération de Protection de la Nature (Frapna) d’Isère et de la Drôme ont multiplié les recours en justice. Depuis 2010, une association d’habitants Pour les Chambaran Sans Center Parcs informe et mobilise contre le projet. Ces dernières semaines, des zadistes ont également fait leur apparition dans la fôret, devenue une Zone à défendre (ZAD). La contestation a pris de l’ampleur: ils étaient 600 à manifester la semaine dernière et une nouvelle journée d’action est prévue le 30 novembre.

Les élus d’Europe-Ecologie-Les Verts sont aussi sur le front. Sur France Bleu Isère, la députée européenne d’EELV Michèle Rivasi a appelé Ségolène Royal à stopper le chantier de défrichement de Roybon qui a démarré «alors que les commissaires enquêteurs avaient donné un avis négatif». La ministre de l’Environnement, pour l’instant muette sur le sujet, est prévenue: «Tu arrêtes Sivens mais il faut arrêter le Center Parcs aussi. Sinon on va avoir des violences comme on a eu à Sivens», a lancé l’élue écologiste.

• Quels sont les arguments des partisans?

De gauche comme de droite, la majorité des élus des collectivités locales se sont déclarés favorables au projet. Le nouveau maire de la commune de Roybon, Serge Perraud, a signé la vente du terrain le 17 octobre. «Ce qu’il faut retenir c’est que le projet va générer 450 équivalents temps plein», a-t-il déclaré sur France 3 Alpes. Dans un contexte de crise, l’arrivée de Center Parcs est «une vraie bouffée d’oxygène» pour les entreprises de BTP. Des citoyens pro Center Parcs se sont aussi regroupés autour de l’association Vivre en Chambaran.

De son côté, Pierre & Vacances assure avoir pris en compte les observations de la commission d’enquête et réaliser un ouvrage respectant l’écosystème local. La capacité du bassin principal de stockage des eaux pluviales a par exemple été revue à la hausse, en passant de 2500 m3 à 8500 m3.

• Où en sont les travaux?

L’ouverture, initialement prévue pour 2013, a été reculée à 2017 suite aux recours judiciaires. En octobre, après un avis favorable du Conseil départemental de l’environnement, le préfet de l’Isère a publié deux arrêtés préfectoraux au titre de la Loi sur l’Eau et des espèces protégées autorisant Pierre & Vacances à commencer les travaux. Le groupe a aussitôt entamé le défrichement. «Cela va se passer en trois phases: d’abord, nous procéderons à la coupe du bois. Ensuite, l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) va réaliser des fouilles. Enfin, nous passerons au dessouchage. Tous ces travaux vont durer jusqu’au début de l’été 2015», indique Eric Manier, le directeur grands projets du groupe.

«Ils travaillent sept jours sur sept pour accélérer et passer en force», déplore Stéphane Perron, président de l’association Pour les Chambaran sans Center Parcs. De nouveau, l’association va déposer une requête en référé et une sur le fond devant le tribunal administratif de Grenoble pour dénoncer l’illégalité de l’autorisation préfectorale. Elle joint ainsi les derniers recours déposés par les pêcheurs de la Drôme et la Frapna. Une démarche soutenue par les écologistes. «Il y a une grosse fragilité juridique du projet, il pourrait être déclaré illégal sur le fond», espère Olivier Bertrand, conseiller général EELV.

«Les observations pertinentes ont été prises en compte dans l’autorisation délivrée, notamment une obligation de réaliser des écuroducs (passage à écureuils) sur la route départementale et la voie d’accès», se justifie le préfet, qui rappele que les travaux sont «réalisés avec des autorisations délivrées dans le respect des procédures».

 

 

 

 

 

 

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Source:

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/11/24/01016-20141124ARTFIG00177-en-isere-l-implantation-contestee-d-un-center-parcs.php

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- Tout a été dit mais personne n’écoute… Contre un Center Parcs au milieu de l’Isère

Posté par admin le 8 novembre 2014

Tout a été dit mais personne n’écoute… Contre un Center Parcs au milieu de l’Isère

Publié le 3 novembre 2014 | Mise à jour le 15 novembre 2 compléments

Depuis 7 ans déjà un projet destructeur menace le bois des Avenières dans la commune de Roybon, en Isère : le groupe Pierre et Vacances projette d’y construire un Center Parcs.

Tout a été dit mais personne n’écoute…

Le projet s’étendrait sur 200 hectares de forêt et le défrichement de plus de 90 hectares serait nécessaire (l’équivalent de 123 stades de foot).

Les partisans de ce projet parlent de la création de nombreux emplois. Les chiffres annoncés sont à modérer en tenant compte du très grand nombre d’emplois à temps partiel, pouvant ne représenter que 10 heures par semaine.
Pour les emplois à temps complet, l’amplitude des horaires de certains postes est difficilement conciliable avec une vie privée normale. Les salaires sont dans les plus bas de ce type d’emplois. Les aides d’état associées à ces emplois seront importantes. Il est à noter que le taux de démissions semble très important dans les center-parcs existants, et quelques recherches sur des sites de “réseaux sociaux”, avec “Center Parcs” en mot clé nous le confirme aisément.

Ce projet est également défendu par ceux qui espèrent qu’il permettra aux commerces locaux de mieux fonctionner. L’étude des Center-Parcs existants montre surtout une structure faisant vivre sa clientèle en autarcie et c’est d’ailleurs ce que vantent ses publications. Le touriste y est capté et tout est fait pour l’inciter à consommer sur place.
Center-parcs est une entreprise et, comme telle, n’est pas là pour faire du sentiment, mais du chiffre. Elle n’a aucun intérêt à favoriser une concurrence.

Par contre, on ne peut le nier, il y a un réel avantage pour les investisseurs privés. Ceux qui vont acheter leur cottage avant la création du Center Parcs et permettront ainsi à l’entreprise de récolter les fonds pour la construction. Pour les investisseurs privés, acheter un cottage c’est d’abord la défiscalisation. Il existe plusieurs types de fiscalité pour les potentiels acheteurs d’un cottage. « En réalisant un projet d’investissement locatif avec le groupe Pierre & Vacances-Center Parcs, vous bénéficiez de plusieurs avantages fiscaux. Ces dispositifs de défiscalisation vous permettent de diminuer le montant des impôts que vous payez sur votre revenu. ». Le statut LMP, le statut LMNP, la loi Censi-Bouvard, la loi Duflot, le remboursement de la TVA font partie de ces dispositifs.
Alors oui, effectivement, si vous avez au moins 200.000€ à investir et que vous ne vous souciez pas de tout ce qui va derrière, vous avez un avantage à ce qu’un Center Parc se crée à Roybon…

Tout ce qui va derrière c’est d’abord l’impact au quotidien. La circulation sur les routes avoisinantes par exemple : arrivée des touristes en voitures et bus, arrivée des bus de femmes de ménage, approvisionnement des restaurants, commerces, etc. La pollution sonore existe également car cela fait beaucoup de monde et de mouvements (5600 résidents). Pour finir il y aura une pollution visuelle car, il ne faut pas rêver, on peut difficilement cacher complètement des infrastructures comme celles des Center Parcs… Mais ça, ce n’est que ce qui est visible en surface.
Quand on creuse on découvre qu’il s’agit de détruire et de privatiser des centaines d’hectares de forêts, comme nous en avons parlé précédemment. Le bois des Avenières, où serait implanté le Center Parc, appartient aux Roybonnais depuis 720 ans et une seule personne, en qualité de Maire, a pu signer un papier et en déposséder les citoyens.

C’est aussi une urbanisation massive au sein d’une forêt appelée le poumon vert de la région. Le site est à 86% une zone humide.
Sur le site « eaufrance » on peut lire que les zones humides « abritent en effet de nombreuses espèces végétales et animales. Par leurs différentes fonctions, ils jouent un rôle primordial dans la régulation de la ressource en eau, l’épuration et la prévention des crues. Menacé par les activités humaines et les changements globaux, ce patrimoine naturel fait l’objet d’une attention toute particulière. Sa préservation représente des enjeux environnementaux, économiques et sociaux importants. »
En ce qui concerne le projet de Center Parc, on ne peut pas vraiment dire que ce patrimoine fasse l’objet d’une attention particulière !!! De plus, d’après les conclusions de la commission d’enquête publique « loi sur l’eau », « on ignore les incidences indirectes portées à la zone humide adjacente , tout comme aux espaces fonctionnels qui sont en continuité du site détruit . Ce sont potentiellement des dizaines d’hectares supplémentaires qui sont concernées. »

Il s’agit aussi d’un gaspillage énergétique stupide et délirant par, entre autre, le maintien d’une température de 29° dans le gigantesque paradis équatorial ludique sous bulle qu’est l’Aquamundo. Cette bulle constitue le « cœur » du Center Parcs : à savoir un grand centre aqualudique d’une capacité totale, avec tous ses bassins et piscines, de 3100 m3 à 3700 m3 d’eau selon les données, variables, du maître d’ouvrage (une piscine olympique de 50m de long et 25 m de large fait 2500m3).
De l’eau, toujours de l’eau. Il en faudra pour assurer l’approvisionnement des touristes, leurs douches, leurs séances de spa et cet immense complexe aquatique. Heureusement, c’est bien connu, l’eau est une chose dont on dispose à volonté et qui n’est pas menacée par la pollution et le gaspillage à outrance !

Voilà, tout a été dit. Mais c’est « cause toujours ».
Nous avons le droit de ne pas être d’accord, nous avons le droit de nous soulever devant nos politiques qui ne respectent pas nos droits, nos lois, notre Terre.
Les Zones A Défendre se multiplient en France, et pour cause !
Nous y voilà. A quand une ZAD dans les bois des Avenières, à Roybon ?

 

Source:
http://rebellyon.info/Tout-a-ete-dit-mais-personne-n-ecoute.html

 

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- Roybon, Center Parcs et les élus choisissent le coup de force et la brutalité.

Posté par admin le 19 octobre 2014

Brutalité, froide détermination, cynisme et violente mise devant le fait accompli. Lire la suite… »

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- Center Parcs, Pierre et Vacances doit revoir sa copie

Posté par admin le 13 août 2014

Center Parcs, Pierre et Vacances doit revoir sa copie Lire la suite… »

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- Trois projets de Center Parcs contestés en régions

Posté par admin le 5 juin 2014

 

Trois projets de Center Parcs contestés en régions

Les Center Parcs s’articulent autour d’un espace aquatique

Les Center Parcs s’articulent autour d’un espace aquatique - D.R.

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- Le projet Villages Nature d’Euro Disney a trouvé son financement

Posté par admin le 25 mai 2014

Le projet Villages Nature d’Euro Disney a trouvé son financement

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- Projet de Center Parc de Poligny : la résistance s’organise

Posté par admin le 10 mai 2014

Projet de Center Parc de Poligny : la résistance s’organise

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- Center Parcs recherche 150 hectares dans le Lot-et-Garonne

Posté par admin le 28 avril 2014

Center Parcs recherche 150 hectares dans le Lot-et-Garonne

Publié le 26/04/2014 à 03:49, Mis à jour le 26/04/2014 à 07:44

Damazan (47) – Économie

Le groupe «Pierre et Vacances», qui chapeaute les Center Parcs, s'est mis en quête du site idéal./Photo reproduction
Le groupe «Pierre et Vacances», qui chapeaute les Center Parcs, s’est mis en quête du site idéal./Photo reproduction

- Center Parcs recherche 150 hectares dans le Lot-et-Garonne dans Actualités zoom

Et maintenant, au travail ! Ce n’est pas seulement Pierre Camani qui le dit, c’est aussi Jean-Michel Klotz, le directeur général adjoint de «Pierre et Vacances». On cherche 150 hectares dans l’ouest du département.

L’épicentre de l’économie touristique en Lot-et-Garonne devrait se situer entre Damazan et Casteljaloux. Rien n’est fait, bien sûr. Mais en annonçant (lire notre édition d’hier) l’arrivée d’un Center Parcs à l’horizon de 2018, Jean-Michel Klotz, le directeur général adjoint de «Pierre et vacances» a précisé très clairement, sinon la localisation exacte du futur emplacement, du moins ce qu’il attend du site lui-même. «Proche d’un échangeur autoroutier, proche d’un massif forestier et d’une surface de 150 hectares». Inutile de dire que, depuis hier matin et l’annonce faite, d’abord, en commission permanence à destination de tous les conseillers généraux, les élus se penchent sérieusement sur les zones d’accueil possibles. «On devrait connaître au début de l’automne le site choisi.» Ensuite viendra le temps du dépôt des dossiers, de l’obtention des autorisations, du permis de construire. «On pense que les travaux débuteront vers 2016» expliquait Jean-Michel Klotz balayant au passage, ainsi que Pierre Camani, la question que certains posent sur un éventuel effet d’annonce qui ne serait pas suivi d’effet. «La stratégie de développement de «Pierre et Vacances» la conduit aujourd’hui à étendre son activité dans le sud-ouest de la France. Pour des raisons d’accessibilité autoroutière et ferroviaire, de centralité géographique et de réputation touristique, le Lot-et-Garonne apparaît propice à l’implantation d’un site d’hébergement touristique de la gamme Center Parcs, qui recevra alors l’appellation Center Parcs Aquitaine Lot-et-Garonne et qui sera le premier de ce type dans le grand quart Sud-Ouest.»

Front commun pour Center Parcs

Une inquiétude que l’opposition au conseil général ne porte même pas. Par la voix d’Alain Merly, «les élus d’opposition se réjouissent du projet d’implantation d’un Center Parc en Lot-et-Garonne annoncé par le directeur général du groupe «Pierre et Vacances». Et Pierre Merly ajoute, «Il s’agit d’un projet important pour l’économie du département qui, s’il aboutit, devrait créer environ 300 emplois directs et permettre 5 millions d’euros de retombées pour l’économie locale. Ce Center Parc renforcera, en outre, la vocation touristique du département et viendra en complément de ressources comme le parc Walibi, la navigation fluviale ou encore les thermes de Casteljaloux. Nous serons donc tous mobilisés pour qu’il se concrétise dans l’intérêt de notre département.» Seul petit bémol, «si le département présente toutes les caractéristiques nécessaires pour l’accueil de ce centre, son succès dépendra largement de la qualité des accès routiers, autoroutiers et ferroviaires au site.

Les élus d’opposition espèrent vivement que le conseil général prendra ses responsabilités et sera en mesure de réaliser les investissements nécessaires pour l’aboutissement du projet.»

Matthias Fekl soutient le projet

«Le projet d’ouverture d’un Center Parcs en Lot-et-Garonne est un enjeu majeur pour l’attractivité et le rayonnement de notre département» explique, lui, Matthias Fekl le député socialiste du Marmandais.

«L’un des grands défis pour le Lot-et-Garonne, c’est de garder toute sa place entre les deux grandes agglomérations de Bordeaux et de Toulouse et d’être une terre de développement et de qualité de vie au cœur du Grand Sud-Ouest. Le projet de Center Parcs va dans ce sens.» Mathias Fekl insiste sur les créations d’emplois et la diversification économique qu’il induira pour nôtre département, «en le positionnant davantage encore en matière de développement du tourisme au cœur du grand Sud-Ouest.» Et Matthias Fekl a, d’ores et déjà, évoqué le projet Center Parcs avec Alain Rousset, président du conseil régional d’Aquitaine. «Avec les élus, nous porterons ce dossier au conseil régional, tout en veillant au respect des engagements pris en matière d’embauches, d’exemplarité sociale et environnementale, et en étant à l’écoute des attentes locales des citoyens.»

Source:

http://www.ladepeche.fr/article/2014/04/26/1870439-center-parcs-recherche-150-hectares.html

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- Center Parcs à Poligny : Europe écologie les verts tire la sonnette d’alarme

Posté par admin le 14 avril 2014

Center Parcs à Poligny : Europe écologie les verts tire la sonnette d’alarme

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- Center Parcs à la recherche de financements internationaux

Posté par admin le 10 avril 2014

Center Parcs à la recherche de financements internationaux

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    • Par Jean-Bernard Litzler
    • Mis à jour le 10/04/2014 à 10:11
    • Publié le 10/04/2014 à 06:03
Présent à travers l'Europe de l'Ouest, Pierre & Vacances Center Parcs (ici son installation d'Avoriaz en Haute-Savoie) est à la recherche d'investisseurs internationaux. Crédit: DR
 

Déjà présent dans plusieurs pays d’Europe, le groupe Pierre & Vacances Center Parcs se dote d’une nouvelle structure pour séduire les investisseurs asiatiques, moyen-orientaux ou d’Europe de l’Est.

Et si les villages de vacances Center Parcs allaient financer leurs bungalows et leurs bulles tropicales du côté de la Hongrie, de Dubaï ou de la Thaïlande? Né aux Pays-Bas voilà 45 ans, ce concept de loisirs s’est bien étendu depuis à travers l’Europe depuis. Le groupe français Pierre & Vacances Center Parcs qui les exploite compte pas moins de 25 domaines (dont 9 aux Pays-Bas, 5 en Allemagne et 4 en France) et envisage désormais de trouver des investisseurs dans des endroits plus reculés.

Le groupe a annoncé mercredi la création d’un nouveau pôle, baptisé W2-IM (pour Worldwide Invest Management). Cette petite structure dirigée par Isabelle de Wavrechin, présente de longue date dans le groupe, sera implantée à Londres et aura pour mission de «rechercher des capitaux et partenariats étrangers en particuliers au-delà des frontières de l’Europe de l’Ouest», selon un communiqué. C’est notamment le succès des projets récents du groupe, en Moselle, dans la Vienne ou en Allemagne, qui a poussé le groupe dans cette direction. Ce type d’investissement immobilier a trouvé sans trop de difficulté des investisseurs particuliers ou institutionnels, privés et publics, français ou étrangers.

Des projets en format réduit

Alors que les projets actuels du groupe sous différentes marques (Center Parcs mais aussi Adagio, Pierre & Vacances ou les Sénioriales) représentent un potentiel de plus d’un milliard d’euros, l’heure est venue d’élargir les sources de financement et les implantations possibles. Parmi les régions identifiées: les pays de la zone Asie-Pacifique, du Moyen-Orient ainsi que l’Europe centrale et orientale. La prospection ne fait que démarrer, aucun projet n’est actuellement en cours.

À côté de cette prospection internationale, Pierre & Vacances Center Parcs a également annoncé le mois dernier le lancement de Center Parcs en format réduit dans le Jura et la Saône-et-Loire. Ces installations dont l’ouverture est prévue pour l’été 2018 comporteront 400 cottages, un peu moins de la moitié de la taille standard des domaines français.

Source:
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/04/10/01016-20140410ARTFIG00017-center-parcs-veux-exporter-son-modele-hors-d-europe.php

 

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Présentation

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De l’implantation d’un Center Parcs en Isère

 

 

et du choix imposé

 

 

entre une forêt et sa vie sauvage

 

 

et une usine à loisirs 

 

 

 

 

 

Isérois et amoureux de la forêt et de la vie sauvage qu’elle abrite, je déteste l’idée qu’un marchand de loisirs ultra-rentables à la mode vienne, après avoir utilisé toutes les aides de l’état et de la région possibles, massacrer une forêt et en déposséder les riverains et promeneurs traditionnels, attachés à ce qu’elle représente de beauté gratuite, de calme, de sérénité, de poésie, de liberté, de surprises, d’émotions ou de nourriture. Dans le consensus apparent sur l’installation de ce dernier, je ne vois pas une approbation massive et réfléchie de la population locale, mais le résultat d’une désinformation savante et de chantages à l’expansion économique par le tourisme et à ses emplois attachés. Dans un souci d’information plus libre et réfléchie, je souhaite tenter de remettre les choses à leur juste place, nos responsables locaux me paraissant pour le moins plutôt aveuglés par leurs rêves d’expansion possible de la région.

 

La société Center Parcs

Une des “marques” phare du groupe “Pierre et Vacances”, entreprise capitaliste moderne, aux méthodes de gestion d’un opportunisme scientifique. “Pierre et Vacances” c’est le “capital sans risque” et à très grande rentabilité. Grande adepte du pillage des ressources naturelles, financières et humaines des régions sur lesquelles elle jette son dévolu, cette structure est passée maîtresse dans l’art de l’utilisation maximale de toutes les aides que peuvent lui verser l’état, les régions et autres municipalités. Ce leader reconnu dans l’art de faire payer par la communauté et des investisseurs privés alléchés par des campagnes de communication sophistiquées, ses frais d’installation et de fonctionnement est aussi précurseur dans l’art du mensonge écologiste moderne, le nouveau capitalisme vert, dont il a, avec l’appui peu regardant du WWF, été un des premiers à découvrir et faire prospérer la très juteuse rentabilité. Prospérant sur la misère sociale, cette société aux arguments de communication élaborés a aussi l’art de s’auto-proclamer sauveteuse et créatrice d’emplois, pour imposer insidieusement ses nuisances en spéculant sur la peur du chômage et le leurre de travail intéressant créé, qu’elle oublie de définir et quantifier clairement. La crise et la peur de l’avenir sont là et la population angoissée et fragilisée est mure pour se vendre à n’importe quel importateur de promesse de richesses touristiques, de revitalisation de villages, de sauvetage de petits commerces et de créations d’emplois.

 

Ses parcs de loisirs

Ce sont des usines à parquer le touriste, véritables monstres dévoreurs d’espaces encore un peu sauvages, libres et gratuits, pour lesquels les autorités, après en avoir accepté en notre nom notre dépossession, vont devoir créer des infrastructures, notamment de transports et d’assainissement, colossales non justifiées jusque-là. Ce sont des routes et autres usines à transport dont la finalité n’est que les déplacement de touristes vers ces temples modernes de consommation compulsive et obéissante.
C’est l’hyper-activité stérile et payante, mais en définitive passive en lieu et place de la détente, du repos, de la découverte humble et de la contemplation gratuite. C’est l’infantilisation et l’ aliénation de leurs clients et des populations environnantes transformés en gogos décervelés dépensiers. C’est la société marchande entrant en force dans l’espace de liberté du temps arraché au travail. Ce sont des loisirs à la chaîne, de la “multi-activité”, avec en pivot central, “l’aqua-mundo” sorte de gigantesque piscine avec ses saunas, solariums et autres fabriques de vagues artificielles,  en permanence bondé et dévoreur inutile d’énergie.  C’est  aussi ” le paradis subtropical”, pâle et stupide illusion de nature sauvage, avec déplacements et mises sous cloche d’espèces tropicales non viables dans nos régions et nécessitant un entretien coûteux et gourmand en énergie (gestion de la température, du taux d’hygrométrie, et renouvellements réguliers).
Et cela, en lieu et place de points d’eau, faune, et flore existant, adaptés, autonomes et …. gratuits.
C’est le début de la fin de la vie sauvage des Chambarans.

 

Ses créations d’emplois

A y regarder de plus prés, les déclarations euphoriques des communicants sont à relativiser. Les chiffres annoncés sont à modérer en tenant compte du très grand nombre d’emplois à temps partiel, pouvant ne représenter que 10 heures par semaines.
Pour les emplois à temps complet, l’amplitude des horaires de certains postes est difficilement conciliable avec une vie privée normale. Les salaires sont dans les plus bas de ce type d’emplois. Les aides d’état associées à ces emplois seront importantes.
Et les titres ronflants associés aux postes de travail gagneraient à être simplifiés et remplacés par du vocabulaire plus honnête:
Femmes de ménage, balayeurs, plongeurs ….. Il n’y a certes pas de sots métiers, mais appeler les tâches par leur nom permet de mieux en appréhender la réalité. Et l’avenir de la jeunesse et sa “fixation” dans la région (argument entendu régulièrement) sont-ils là? Il est à noter que le taux de démissions semble très important dans les center-parcs existants, et quelques recherches sur des sites de “réseaux sociaux”, avec “Center Parcs” en mot clé nous le confirme aisément.

 

Un impact économique ?

L’étude des Center-Parcs existants montre surtout une structure faisant vivre sa clientèle en autarcie  et c’est d’ailleurs ce que vantent ses publications. Le touriste y est capté et tout est fait pour l’inciter à consommer sur place.
Center-parcs est une entreprise et, comme telle, n’est pas là pour faire du sentiment, mais du chiffre. Elle n’a aucun intérêt à favoriser une concurrence. Il est intéressant de noter que l’ on trouve sur internet ou dans des brochures tant de center-parcs que des autorités diverses, de multiples articles nous incitant à croire à des retombées futures au moment de convaincre les populations. Etudes prospectives bizarement  très “chiffrées” et voeux pieux se côtoient  dans une admirable consensualité très positive. Mais lorsqu’on essaie de trouver ce qui se passe réellement après, on ne trouve plus rien. Aucune étude postérieure à l’installation de ces structures n’est disponible, alors que les premières créées sont déjà anciennes. Les promesses seraient-elles surestimées et ne seraient-elles que de la propagande ? D’autre part, par le chantage à l’emploi et à la Sainte-Croissance, on continue inlassablement à nous vendre de la consommation à outrance et de la destruction d’espaces, alors que tous les indicateurs écologiques et sociétaux sont au rouge, et de cela nous ne voulons pas. Si le problème du chômage est réel, devons nous pour autant aliéner encore et toujours nos existences à l’acceptation du chantage permanent à celui-ci et ses cortèges de misère associés, ou bien devons nous enfin poser la question du travail dans la société humaine d’une autre façon, non reliée à la rentabilité outrancière et destructrice des lois de la société marchande ?

 

Un impact dans notre quotidien ?

Après, un projet d’une telle ampleur, qui peut nous dire ce que vont devenir les Chambarans ? Center-parcs ne va-t-il pas essayer d’agrandir encore son domaine en utilisant la forêt proche pour des activités rattachées ? Compte tenu de l’afflux potentiel de touristes “en activité”, les autorités ne seront-elles pas contraintes d’encadrer ces lieux par des arrêtes restreignant la liberté d’y circuler ? D’autres structures appâtées par la masse de clients déjà présents, ne vont-elles pas à leur tour venir rogner encore cet espace ? la région ne va-t-elle pas se retrouver prise dans le grand délire de la “vitrine touristique” ?
Les routes créées ne vont-elles pas inciter une population citadine à venir construire des résidences secondaires, dont une partie importante en lieu et place de la forêt ? Est-on en train de laisser entrer le loup dans la bergerie ?
Si aujourd’hui nous offrons une main, demain n’est-ce pas le bras entier qu’on nous prendra ?

 

Un investissement rentable de nos impôts ?

La révision à la baisse, par le conseil régional de sa subvention (de 15 millions d’euros initialement prévus, elle passe brutalement à 7 millions ), oblige, dans l’urgence, les différents bailleurs à revoir leurs participations réciproques. Il semble clair que les 8 millions manquants seront pris dans les caisses des communes environnantes mises devant le fait accompli. Si tel est le cas ce “hold-up” sera douloureusement subi par les populations sans recours.L’argent versé par les commune sera-til retiré aux associations locales ? Si, pour avoir droit à du loisir payant, les habitants des communes victimes perdent des subventions à leurs propres associations, cela ne pose-t-il pas un problème moral? Cela semble par ailleurs indiquer, à minima, un manque d’enthousiasme récent à financer la structure. La somme initialement prévue, et dont tout le monde sait qu’elle sera de toute façon dépassée, comme à chaque fois dans ce type d’investissement, ne semble plus aujourd’hui faire l’unanimité. Des informations ou études récentes inciteraient-elles une partie des autorités à plus de prudence ? Et, en tout état de causes, nos impôts “sorte de pot commun”, sont ils dans une utilisation normale, lorsqu’ils sont destinés à être offerts à une entreprise privée aux bénéfices colossaux, dés lors qu’elle nous fait l’honneur de nous offrir ses nuisances. Le mot “rentabilité” n’est-il pas censé être exclu des finances publiques ?

 

Un projet écologique et durable ?

La communication de Pierre et vacances est friande de ces mots si « tendances » aujourd’hui et si prompts à faire taire toute réserve ou opposition. L’expression « éco blanchiment » (ou greenwashing), qui décrit les entreprises adeptes du mensonge écologiste à des fins mercantiles  a un sens et il s’applique particulièrement à cette société qui en est une des meilleure représentante.
Quels sont les domages co-latéraux des center Parcs ?
Destructions et privatisation des centaines d’hectares de forêts, de par le monde.
Urbanisation massive au sein des derniers espaces libres.
Aseptisation opportuniste des restes épargnés, qui en sont la valeur ajoutée.
Déplacements de centaines de touristes en voiture.
Gaspillage énergétique stupide et délirant par, entre autre, le maintien d’une température de 29° dans le gigantesque paradis équatorial ludique sous bulle.
Destructions de corridors écologiques.
Destructions de l’âme des lieux par l’importation massive de plantes exogènes, propres à attirer le touriste en mal d’exotisme.
Gaspillage invétéré des ressources en eau.
Spoliation des promeneurs traditionnels de ces espaces marchandisés de leurs derniers territoires naturels libres.
Destructions avouées d’espèces, en voie de disparition ou non, par la destruction de leur habitat.
Aliénation des territoires voisins, et autres destructions liées, par des infrastructures routières dédiées.
Ce bilan non exhaustif serait « écologique » ?

 

Et si ça ne marche pas ?

Depuis déjà longtemps, le système capitaliste, pour respecter ses impératifs de croissance nous invente des “bulles”, novatrices, modernes, adaptées aux nouveaux et sans cesse renouvelés ” besoins de l’homme”.
Bulles Internet, bulles des nouvelles technologies, et autres bulles sporadiques annonciatrices de bonheur humain par des  créations de richesses et d’emplois ont une fâcheuse tendance à s’effondrer.
En dehors de l’aspect très contestable de ce détournement mercantile et de ces fuites en avant désespérées, force est de constater que ces bulles explosent les unes après les autres et ne tiennent pas les promesses défendues par leurs instigateurs.
Une de ces bulles très à la mode en ce moment, c’est l’industrie des loisirs, avec, là aussi, multiples promesses et tapage médiatique servile, notamment le très prometteur et très hypocrite “tourisme vert “, unanimement proclamé sauveur à la fois de l’écologie et de la crise.
Cette bulle, comme les autres, attire et fait rêver nos spéculateurs habituels qui voient là des milliers de possibilités de faire ronfler les tiroirs-caisse et ne lésinent pas sur les moyens de nous convaincre d’y participer et de l’accepter comme un progrès, voire un sauvetage de nos régions durement touchées par le chômage.
Mais cette bulle qui nous vend, dans un système étonnant, à la fois le travail et le loisir est, elle aussi, susceptible d’exploser par la multiplication délirante de ses structures alors que parallèlement la “crise” affaiblit de manière notable le niveau de vie, et donc, la capacité à dépenser.
Si au bout de 2 ou 3 ans la structure ne tient pas ses promesses et doit s’arrêter, qui nous rendra la forêt détruite pour rien, qui nous débarrassera des ruines, qui nous soignera des rêves brisés et des espoirs une fois de plus déçus ?
Réfléchissons avant de nous faire dévorer par ce monstre qui après nous avoir fait subir 3 à 4 ans de monstrueux chantier pour s’installer, ponctionné les finances locales, et modifié inexorablement les équilibres passés, aura les mains libres et s’assoira sur des promesses qui n’engagent que ceux qui y croient, ou s’auto-détruira et nous laissera un champs de ruine en lieu et place d’une forêt qui, elle, a toujours tenu ses promesses.

 

 

 


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LES RAISONS DE NOTRE

OPPOSITION AU PROJET DU

CENTER PARCS

 

 

Nous refusons d’admettre qu’un bien commun, comme le bois des Avenières à Roybon, soit accaparé par et pour l’intérêt privé de la société Pierre et Vacances


Nous refusons d’admettre que ce projet d’intérêt privé soit financé par la collectivité qui ne bénéficiera d’aucun avantage


Nous condamnons le fait que Center Parcs devienne la vitrine des Chambarans


Nous défendons notre attachement à un lieu (un territoire) inexploité et sans valeur marchande


Nous dénonçons la propagande faite par la société Pierre et Vacances et par certains élus qui présentent la destruction de plus de 50 ha de forêt comme du développement durable


Nous dénonçons le développement durable comme moyen de propagande et comme nouvelle pierre angulaire de la société industrielle

 

 

Nous vous invitons à dénoncer ce projet et à donner vos raisons en les affichant

 

 

Quelques opposants à Center Parcs

 

(Affiche collée en juin 2009)

 

 

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